lunedì 10 ottobre 2011

PAUL VIRILIO: la ville surexposée/ die überlichtete stadt/ la ciudad sobreexpuesta [1984]




la ville surexposée PAUL VIRILIO
Au commencement des années soixante, en pleine révolte des ghettos noirs, le maire de Philadelphie déclarait: "Les frontières de l'Etat passent désormais à l'intérieur des villes." Cette phrase traduisait une réalité politique pour les citoyens américains discriminés, mais surtout, elle introduisait à une dimension plus vaste puisque le "Mur de Berlin" venait d'être édifié, le 13 août 1961, au centre de l'ancienne capitale du Reich … Depuis, cette assertion n'a cessé de se vérifier: Belfast, Londonderry où certaines rues possédaient, il y a peu d'années, une bande jaune départageant le versant protestant du catholique, avant que les uns et les autres ne déménagent plus loin, laissent un no man's land grillagé séparer plus nettement encore leurs résidences. Vint ensuite Beyrouth avec ses quartiers Est et Ouest, ses frontières intestines, ses tunnels et ses boulevards minés … En fait, la phrase du responsable de la grande métropole américaine révélait un phénomène général en train d'atteindre les capitales comme les villes provinciales, phénomène d'introversion obligée où la Cité subissait les premiers effets d'une économie multinationale à l'instar des entreprises industrielles, véritable redéploiement urbain qui devait bientôt contribuer au déménagement de certaines cités ouvrières comme Liverpool ou Sheffield en Grande-Bretagne, Detroit ou Saint Louis aux Etats-Unis, Dortmund en Allemagne fédérale, et ceci au moment même où d'autres agglomérations développaient, autour d'un aéroport international gigantesque, une METROPLEX, un complexe métropolitain tel Dallas/Fort Worth. A partir des années soixante-dix, au début de la crise économique mondiale, la construction de ces aéroports allait être d'ailleurs soumise aux impératifs de la défense contre les "pirates de l'air".
Le bâtiment n'était plus réalisé à partir des contraintes techniques traditionnelles, le plan était désormais fonction des risques de "contamination terroriste" et l'aménagement des lieux conçu à partir d'une discrimination entre zone stérile (départ) et zone non-stérile (arrivée). Tous les circuits et ruptures de charges (passagers, bagages, fret … ) ainsi que les différents mouvements de transit devaient être soumis à un système de dérivation du trafic (intérieur/extérieur), la forme architecturale de l'édifice résultant moins désormais de la personnalité de l'architecte que des précautions nécessaires à la sécurité publique. Dernière porte de l'Etat, l'aéroport devenait ainsi comme le fort, le port ou la gare hier, le lieu d'une régulation essentielle des échanges et des communications et donc, celui d'une expérimentation poussée du contrôle et de la haute-surveillance pour une "police de l'air et des frontières" dont les exploits anti-terroristes allaient défrayer la chronique, avec la prise d'otage de Mogadiscio et l'engagement des gardes-frontières allemands du GSG9, à plusieurs milliers de kilomètres de leur juridiction … Dès lors, il ne s'agissait plus, comme par le passé, d'isoler par l'enfermement le contagieux ou le suspect, il s'agissait surtout de l'intercepter sur son trajet, le temps d'ausculter son vêtement, son bagage, d'où cette soudaine prolifération de caméras, de radars et de détecteurs dans les lieux de passage obligés. Signalons d'ailleurs que les prisons françaises abritant des "quartiers de haute sécurité" allaient être équipées de ces mêmes portiques magnétiques installés depuis plusieurs années dans les aérogares, l'équipement de la plus grande liberté de déplacement servant paradoxalement de modèle à celui de l'incarcération pénitentiaire. Déjà, dans nombre de zones résidentielles américaines, la police n'était plus assurée que par une télévision en circuit fermé, reliée au poste central de la ville. Dans les banques, les supermarchés comme sur les autoroutes où les péages répercutaient en miroir l'antique porte urbaine, le rite de passage n'était plus intermittent, il devenait immanent.
Dans cette perspective sans horizon où la voie d'accès à la cité n'était plus une porte, un arc de triomphe, mais un système d'audience électronique, la présence des usagers était moins celle
d'habitants, de résidents privilégiés que celle d'interlocuteurs en transit permanent. Désormais, la rupture de continuité ne s'opérait plus tant dans l'espace d'un cadastre, la limite d'un parcellaire urbain, que dans la durée, une "durée" que les technologies avancées et le redéploiement industriel ne cessaient d'aménager par une série d'interruptions (fermetures d'entreprises, chômage, travail à la carte … ) et d'occultations successives ou simultanées, qui organisaient et désorganisaient le milieu urbain au point de provoquer le déclin, la dégradation irréversible des lieux, comme dans ce grand ensemble près de Lyon où le "taux de rotation" des occupants était devenu trop élevé (un an de présence sur place) contribuant à la ruine d'un habitat que chacun s'accordait pourtant à juger satisfaisant …
En fait, depuis l'enclos des origines, la notion de limite a subi des mutations qui concernent à la fois la façade et le vis-à-vis. De la palissade à l'écran, en passant par l'enceinte de pierre du rempart, la surface-limite n'a cessé d'enregistrer des transformations, perceptibles ou imperceptibles, dont la dernière est probablement celle de l'interface. Il convient donc d'aborder la question de l'accès à la Cité d'une manière nouvelle: l'agglomération métropolitaine possède-t-elle encore une façade? … A quel moment la ville nous fait-elle face? … L'expression populaire "aller en ville" qui a remplacé celle du siècle dernier "aller à la ville" traduit pour le moins une incertitude quant au face-à-face, au vis-à-vis (comme si nous n'étions plus jamais devant la ville mais toujours dedans). Si la métropole possède encore un emplacement, une position géographique, celle-ci ne se confond plus avec l'ancienne rupture ville/campagne, ni d'ailleurs avec l'opposition centre/périphérie. La localisation et l'axialité du dispositif urbain ont perdu depuis longtemps déjà leur évidence. Non seulement la banlieue a opéré la dissolution que l'on sait, mais l'opposition "intra-muros", "extra-muros", s'est elle-même dissipée avec la révolution des transports et le développement des moyens de communication et de télécommunication, d'où cette nébuleuse conurbation des franges urbaines. De fait, on assiste à un phénomène paradoxal où l'opacité des matériaux de construction se réduit à rien. C'est l'émergence des structures portantes, le "mur-rideau" pour lequel la transparence et la légèreté de certaines matières (verre, plastifications diverses … ) remplacent l'appareillage de pierres des façades, au moment même où le calque, le rodoïd et le plexiglas succèdent, dans les projets d'études, à l'opacité du support papier.
D'autre part, avec l'interface de l'écran (ordinateur, télévision, téléconférence … ) ce qui était jusqu'alors privé d'épaisseur — la surface d'inscription — accède à l'existence comme "distance", profondeur de champ d'une représentation nouvelle, d'une visibilité sans face-à-face où disparaît et s'efface l'ancien vis-à-vis des rues et des avenues … c'est ici la différence de position qui s'estompe avec ce que cela suppose, à terme, de fusion et de confusion. Privé de limites objectives, l'élément architectonique se met alors à dériver, à flotter, dans un éther électronique dépourvu de dimensions spatiales mais inscrit dans la seule temporalité d'une diffusion instantanée. Désormais, nul ne peut plus s'estimer séparé par l'obstacle physique ou par de trop longues "distances de temps", avec l'interfaçade des moniteurs et des écrans de contrôle, ailleurs commence ici et vice-versa … Cette soudaine réversion des limites et des oppositions introduit, dans l'espace commun cette fois, ce qui était jusqu'à présent de l'ordre de la microscopie: le plein n'existe plus, à sa place, une étendue sans limite se dévoile dans une fausse perspective qu'éclaire l'émission lumineuse des appareils. Dès lors, l'espace bâti participe d'une topologie électronique où l'encadrement du point de vue et la trame de l'image numérique renouvellent le parcellaire urbain. A l'ancienne occulation privé/public, à la différenciation de l'habitation et de la circulation, succède une surexposition où cesse l'écart du "proche" et du "lointain", de la même façon que disparaît dans le balayage électronique des microscopes, l'écart du "micro" et du "macro". Le représentation de la cité contemporaine n'est donc plus déterminée par le cérémonial du l'ouverture des portes, le rituel des processions, des défilés, l'enfilade des rues, des avenues, l'architecture urbaine doit désormais
composer avec l'ouverture d'un "espace-temps technologique". Le protocole d'accès de la télématique succède alors à celui du portail. Au tambour des portes succède celui des "banques de données", celui des rites de passage d'une culture technique qui s'avance masquée, masquée par l'immatérialité de ses composants, de ses réseaux, voirie et réseaux divers dont les trames ne s'inscrivent plus dans l'espace d'un tissu construit, mais dans les séquences d'une imperceptible planification du temps où l'interface homme/machine succède aux façades des immeubles, aux surfaces des lotissements …
Si l'ouverture des portes de la ville close était naguère liée à l'alternance du jour et de la nuit, nous devons remarquer que depuis que l'on n'ouvre plus seulement les volets mais aussi la télévision, le jour s'est modifié: au jour solaire de l'astronomie, au jour douteux de la lueur des bougies, à la lumière électrique, s'ajoute maintenant un faux-jour électronique dont le calendrier est uniquement celui de "commutations" d'informations sans aucun rapport avec le temps réel. Au temps qui asse de la chronologie et de l'histoire succède ainsi un temps que s'expose instantanément. Sur l'écran du terminal, la durée devient "support-surface" d'inscription, littéralement ou plutôt cinématiquement: le temps fait surface. Grâce à l'imperceptible matériau du tube cathodique, les dimensions de l'espace deviennent inséparables de leur vitesse de transmission. Unité de lieu sans unité de temps, la Cité disparaît alors dans l'hétérogénéité du régime de temporalité des technologies avancées. La forme urbaine n'est plus manifestée par une quelconque démarcation, une ligne de partage entre ici et ailleurs, elle est devenue la programmation d'un "emploi du temps". L'entrée y désigne moins un lieu de passage obligé qu'un protocole audiovisuel où l'audience et l'indice d'écoute renouvellent l'accueil du public, la réception mondaine. Dans cette perspective en trompe-l'oeil où le peuplement du temps de transport et de transmission supplante le peuplement de l'espace, l'habitation, l'inertie tend à renouveler l'ancienne sédentarité, la persistance des sites urbains. Avec le moyen de communication instantanée (satellite, TV, câble à fibres optiques, télematique … ) l'arrivée supplante le départ: tout "arrive" sans qu'il soit nécessaire de partir. De fait, si l'agglomération urbaine opposait, hier encore, une population "intra-muros" à une population hors-les-murs, aujourd'hui, la concentration métropolitaine n'oppose plus ses résidents que dans le temps: celui des longues durées historiques qui s'identifie de moins en moins au "centre-ville" mais à quelques monuments seulement, et celui d'une durée technique, sans commune mesure avec aucun calendrier d'activités, aucune mémoire collective, à l'exception de celle des ordinateurs, durée qui contribue à instaurer un présent permanent dont l'intensité sans lendemain détruit les rythmes d'une société de plus en plus agitée. "Monument"? non plus tellement le portique ouvragé, l'allée monumentale ponctuée d'édifices somptueux mais le désoeuvrement, la monumentale attente de prestations de service devant les appareils, machines de communication ou de télécommunication devant lesquelles chacun s'affaire en attendant … files d'attente aux péages des autoroutes, check-list des commandants de bord, table de nuit des consoles de la télé-informatique. Finalement, la porte c'est ce qui emporte, véhicules, vecteurs divers dont les ruptures de continuité composent moins un espace qu'une sorte de compte à rebours où l'urgence du temps de travail fait figure de centre du temps et le temps libre des vacances, du chômage, celui d'une périphérie, banlieue du temps, déblaiement des activités où chacun est exilé dans une vie privée, à tous les sens du terme.
Si malgré les voeux des architectes post-modernes, la ville est désormais privée de portes, c'est parce que l'enceinte urbaine a depuis longtemps accouché d'une infinité d'ouvertures, de ruptures de clôtures, certes moins apparentes que celles de l'Antiquité, mais tout aussi pratiques, tout aussi contraignantes et ségrégatives. L'illusion de la révolution industrielle des transports nous a abusés sur l'illimitation du progrès. L'aménagement industriel du temps a insensiblement compensé le déménagement des territoires ruraux. Si au XIXe siècle,
l'attraction ville/campagne a vidé de sa substance (culturelle, sociale) l'espace agraire, à la fin du XXe, c'est l'espace urbain qui perd à son tour sa réalité géopolitique au bénéfice exclusif de systèmes de déportation instantanés dont l'intensité technologique bouleverse sans cesse les structures sociales: déportation des personnes dans le redéploiement de la production, déportation de l'attention, du face-à-face humain, du vis-à-vis urbain, à L'interface homme/machine. En fait, tout cela participe d'un autre type de concentration, concentration "post-urbaine" et transnationale dont nombre d'événements récents signalent l'avènement.
Malgré le renchérissement constant de l'énergie, les classes moyennes américaines évacuent les agglomérations de l'est du pays. Après la dégradation des centres-villes transformés en ghettos, c'est maintenant la détérioration des villes comme centres des régions.
De Washington à Chicago, de Boston à Saint Louis dans le Missouri, les grands centres urbains se dépeuplent. Au bord de la faillite, New York vient de perdre, au cours de la dernière décennie, 10% de sa population. Quant à Detroit, il a vu disparaître plus de 20% de ses habitants, Cleveland 23%, Saint Louis 27% … certains quartiers de ces cités ressemblent déjà à ces villes fantômes immortalisées par le cinéma américain.
Signes avant-coureurs d'une imminente désurbanisation "post-industrielle", cet exode devrait atteindre chacun des pays développés. Prévisible depuis une quarantaine d'années, cette dérégulation de l'aménagement de l'espace provient d'une illusion (économique, politique) sur la persistance des sites construits à l'ère de l'aménagement (automobile) du temps, à l'époque du développement des techniques (audiovisuelles) de la persistance rétinienne.
"Toute surface est une interface entre deux milieux où il règne une activité constante sous forme d'échange entre les deux substances mises en contact."
Cette nouvelle définition scientifique de la notion de surface nous montre la contamination en train de s'opérer: la "surface-limite" devient une membrane osmotique, un buvard … même si cette dernière étymologie est plus rigoureuse que les précédentes, elle n'en signale pas moins une mutation atteignant la notion de limitation. La limitation de l'espace devient commutation, la séparation radicale, passage obligé, transit d'une activité constante, activité d'échanges incessants, transfert entre deux milieux, deux substances. Ce qui était jusqu'à présent la frontière d'une matière, le "terminal" d'un matériau devient une voie d'accès dissimulée dans la plus imperceptible entité. Désormais, l'apparence des surfaces et des superficies cache une transparence secrète, une épaisseur sans épaisseur, un volume sans volume, une quantité imperceptible …
Si cette situation correspond à la réalité des faits concernant la physique de l'infiniment petit, elle atteint aussi celle de l'infiniment grand: si ce qui n'était visiblement rien devient "quelque chose", inversement la distance la plus grande n'occulte plus la perception, l'étendue géophysique la plus vaste se contracte, se concentre. Dans l'interface de l'écran, tout est déjà là, donné à voir dans l'immédiateté d'une transmission instantanée. Lorsque Ted Turner décide, par exemple, de lancer en 1980 à Atlanta, "CABLE-NEWS-NETWORK", une chaîne de télévision destinée à assurer la diffusion 24 heures sur 24 d'informations en direct, il métamorphose l'appartement de ses abonnés en une sorte de "régie" des événements mondiaux.
Grâce aux satellites, la fenêtre cathodique apporte à chacun d'eux, avec la lumière d'un autre jour, la présence des antipodes. Si l'espace c'est ce qui empêche que tout soit à la même place, ce brusque confinement ramène tout, absolument tout, à cette "place", à cet emplacement sans emplacement … l'épuisement du relief naturel et des distances de temps télescope toute
localisation, toute position. Comme les événements retransmis en direct, les lieux deviennent interchangeables à volonté.
L'instantanéité de l'ubiquité aboutit à l'atopie d'une unique interface. Après les distances d'espace et de temps, la distance vitesse abolit la notion de dimension physique. La vitesse redevient soudain une grandeur primitive en deçà de toute mesure, de temps comme de lieu. Cette désertification équivaut de fait à un moment d'inertie de l'environnement. L'ancienne agglomération disparaît alors dans l'intense accélération des télécommunications pour donner naissance à un nouveau type de concentration: la concentration d'une domiciliation sans domicile où les limites de propriété, les clôtures et les cloisonnements ne sont plus tant le fait de l'obstacle physique permanent que d'une interruption d'émission ou d'une zone d'ombre électronique qui renouvelle celle de l'ensoleillement, l'ombre portée des immeubles … Une étrange topologie se dissimule ici dans l'évidence des images télévisées. Aux plans de l'architecte succèdent les plan-séquences d'un montage inapparent, là où l'aménagement de l'espace géographique s'organisait à partir de la géométrie d'un bornage (rural ou urbain), l'aménagement du temps s'opère maintenant à partir d'une imperceptible fragmentation de la durée technique, où la coupure, l'interruption momentanée remplacent l'occultation durable, la "grille des programmes" succédant aux grillages des clôtures, comme hier l'indicateur des chemins de fer avait lui-même succédé aux éphémérides. "La caméra est devenue notre meilleur inspecteur", déclarait John F. Kennedy peu avant d'être abattu dans une rue de Dallas … effectivement, elle nous permet aujourd'hui d'assister, en direct ou en différé, à certains événements politiques, à certains phénomènes optiques, phénomènes d'effraction où la Cité se laisse voir de part en part, phénomène de diffraction aussi où son image se répercute par-delà l'atmosphère, jusqu'aux confins de l'espace, et ceci, au moment où l'endoscope et le scanner donnent à voir les confins de la vie. Cette surexposition attire notre attention dans la mesure où elle définit l'image d'un monde sans antipodes, sans faces cachées, où l'opacité n'est plus qu'un "interlude" momentané. Observons cependant que l'illusion proxémique ne dure guère, là où la polis avait inauguré jadis un théâtre politique, avec l'agora, le forum, il ne reste plus aujourd'hui qu'un écran cathodique où s'agitent des ombres, les spectres d'une communauté en voie de disparition où le cinématisme propage la dernière apparence d'urbanisme, la dernière image d'un urbanisme sans urbanité où le tact et le contact laissent place à l'impact télévisuel: non pas uniquement, la "télé-conférence" qui permet de conférer à distance, avec le progrès que suppose l'absence de déplacement, mais aussi bien, la "télé-négociation" qui permet, à l'inverse, de prendre ses distances, de discuter sans rencontrer ses partenaires sociaux là où existe pourtant une proximité physique immédiate, un peu comme ces maniaques du téléphone pour lesquels le combiné favorise l'écart de langage, l'anonymat d'une agressivité télécommandée …
Où commence donc la ville sans porte? Probablement dans les esprits, dans cette anxiété passagère qui saisit ceux qui reviennent d'un long congé, devant la perspective d'un courrier non désiré, le risque d'une effraction caractérisée, le cambriolage de leur propriété. Peut-être aussi inversement, dans le désir de s'enfuir, d'échapper un moment à un environnement technique opprimant, pour se retrouver, se reprendre un peu. Mais là encore, si l'évasion dans l'espace est souvent possible, l'échappée belle dans le temps ne l'est plus guère. A moins de considérer le licenciement comme une "porte de sortie", la forme ultime des congés payés, la fuite en avant dans le temps relève d'une illusion "post-industrielle" dont le méfaits commencent à se faire sentir. Déjà, la théorie du "salaire à temps partagé" introduit à une autre dimension de la communauté en offrant à chacun une alternative où l'emploi du temps partagé pourrait bien déboucher sur un nouveau partage de l'emploi de l'espace, le règne d'une périphérie sans fin, où le homeland et la colonie de peuplement, remplaçaient la ville industrielle et sa banlieue (à ce sujet, voir le COMMUNITY DEVELOPMENT PROJECT,
favorisant l'éclosion de projets de développements locaux basés sur les forces propres de communautés et destinés à résorber les INNER-CITIES anglaises).
Où débute l'orée de l'outre-ville? … Où s'établit la porte sans ville? Probablement dans les nouvelles technologies américaines de destruction instantanée des immeubles de grande hauteur (à l'explosif), l'annonce aussi d'une politique de démolition systématique des logements sociaux jugés "non conformes au nouveau mode de vie" des Français, comme à Vénissieux, à La Courneuve ou à Gagny … Une étude économique récemment réalisée par "l'Association pour le Développement de la Communication" arrive aux conclusions suivantes: "La destruction de 300.000 logements en 5 ans coûterait 10 milliards de francs par an, mais elle permettrait la création de 100.000 emplois. Mieux, au terme de l'opération démolition/reconstruction, les recettes fiscales seraient supérieures de 6 à 10 milliards à la somme d'argent public investi."
Ici s'impose une dernière question: La démolition des grandes cités serait-elle en passe de succéder, en période de crise grave, à la traditionnelle politique des grands travaux publics? … Si c'était le cas, on ne distinguerait plus la différence de nature entre la récession (économique, industrielle) et la guerre.
Architecture ou post-architecture? Finalement le débat d'idées autour de la modernité semble participer d'un phénomène de déréalisation qui atteint, à la fois, les disciplines de l'expression, les modes de représentation et d'information. L'actuelle querelle des MÉDIAS qui s'envenime ici ou là, à propos de certains faits politiques et de leur communication sociale, atteint également l'expression architecturale qui ne peut être décemment retranchée de l'ensemble des systèmes de communication, dans la mesure même où elle ne cesse de subir les retombées directes ou indirectes des divers "moyens de communication" (automobile, audiovisuel, etc.). En effet, à côté des techniques de construction, il y a, ne l'oublions pas, la construction des techniques, l'ensemble des mutations spatiales et temporelles qui ne cesse de réorganiser, avec le champ de la quotidienneté, les représentations esthétiques du territoire contemporain. L'espace bâti ne l'est donc pas seulement par l'effet matériel et concret des structures construites, la permanence des éléments et des repères architectoniques ou urbanistiques, il l'est également par la soudaine prolifération, l'incessant foisonnement des effets spéciaux qui affectent, avec la conscience du temps et des distances, la perception de l'environnement.
Cette dérégulation technologique des divers milieux est aussi "topologique", dans l'exacte proportion où elle bâtit non plus un chaos sensible et bien visible, à l'instar des processus de dégradation ou de destruction (accident, vieillissement, guerre … ) mais à l'inverse et paradoxalement un ordre insensible, invisible, mais tout aussi pratique que celui de la maçonnerie ou de la voirie. Aujourd'hui, il est même plus que probable que l'essentiel de ce que l'on persiste à nommer URBANISME est composé/décomposé par ces systèmes de transfert, de transit et de transmission, ces réseaux de transport et de transmigration dont l'immatérielle configuration renouvelle celle de l'organisation cadastrale, l'édification des monuments. Actuellement, si "monuments" il y a, ceux-ci ne sont plus de l'ordre du visible, malgré les tours et les détours de la démesure architecturale, cette "disproportion" s'inscrit moins dans l'ordre des apparences sensibles, l'esthétique de l'apparition de volumes assemblés sous le soleil, que dans l'obscure luminescence des terminaux, des consoles et autres "tables de nuit" de l'électronique. On oublie trop vite qu'avant d'être un ensemble de techniques destiné à nous permettre de nous abriter des intempéries, l'architecture est un instrument de mesure, une somme de savoir capable, en nous mesurant à l'environnement naturel, d'organiser l'espace et le temps des sociétés. Or, cette faculté "géodésique" de définir une unité de temps et de lieu pour les activités, entre maintenant en conflit ouvert avec les capacités structurales des moyens de communication de masse.
Deux procédures s'affrontent ici: l'une bien matérielle constituée d'éléments physiques, de murs, de seuils et de niveaux tous précisément situés; l'autre immatérielle et dont les
représentations, les images, les messages, ne possèdent aucune localisation, aucune stabilité, puisqu'ils sont les vecteurs d'une expression momentanée, instantanée, avec tout ce que cela suppose de manipulation du sens, d'interprétations erronées …
L'une, la première architectonique et urbanistique, qui organise et construit durablement l'espace géographique et politique, l'autre qui aménage et déménage inconsidérément l'espace-temps, le continuum des sociétés. Il ne s'agit évidemment pas ici d'un jugement manichéen opposant physique et métaphysique, il s'agit seulement de tenter d'envisager le statut de l'architecture contemporaine, en particulier de l'architecture urbaine, dans le déconcertant concert des technologies avancées. Si l'architectonique s'est développée avec l'essor de la Cité, la découverte et la colonisation des terres émergées, depuis que cette conquête est achevée, l'architecture n'a cessé de régresser, accompagnant le déclin des grandes agglomérations. Ne cessant d'investir dans l'équipement technique interne, l'architecture s'est progressivement introvertie, devenant une sorte de galerie des machines, le hall d'exposition des sciences et des techniques, techniques issues du machinisme industriel, de la révolution des transports et enfin de la trop fameuse "conquête de l'espace". Il est d'ailleurs parfaitement révélateur de constater que lorsqu'on parle aujourd'hui des technologies de l'espace, il n'est plus question d'architecture mais uniquement de l'engineering qui sert à nous expédier outre-atmosphère …
Tout cela, comme si l'architectonique n'était qu'une technique subsidiaire, dépassée par celles qui permettent le déplacement accéléré, les projections sidérales. Il y a là une interrogation sur la nature des performances architecturales, sur la fonction tellurique du domaine bâti et la rapport, la relation d'une certaine culture technique avec le sol. Déjà, le développement de la Cité comme conservatoire des technologies antiques avait contribué à multiplier l'architecture en la projetant dans toutes les directions de l'espace, avec la concentration démographique et l'extrême densification verticale du milieu urbain, à l'inverse de l'organisation agraire, remarquons-le; les technologies avancées n'ont cessé depuis de prolonger cette "avancée", cette expansion inconsidérée et tous azimuts de l'architectonique, en particulier avec l'essor des moyens de transport. Actuellement, les techniques de pointe issues de la conquête militaire de l'espace projettent la demeure et demain, qui sait, la Cité, dans l'orbite des planètes. Avec les satellites habités, les navettes et les stations orbitales, hauts-lieux des recherches technologiques et de l'industrie de l'apesanteur, l'architecture s'envoie en l'air, ce qui n'est pas sans retombées sur le sort des sociétés, sociétés post-industrielles dont les repères culturels tendent à disparaître les uns après les autres, avec le déclin des arts et la lente régression des technologies premières.
L'architecture urbaine serait-elle en passe de devenir une technologie tout aussi dépassée que l'agriculture extensive? (d'où les dégâts de la conurbation).
L'architectonique ne serait-elle qu'une forme dégradée de la maîtrise du soi aux conséquences analogues à celles de l'exploitation outrancière des matières premières? …
La déchéance de nombre de métropoles n'est-elle pas devenue la figure du déclin industriel et du chômage forcé? le symbole de l'échec du matérialisme scientifique … Ici, le recours à l'Histoire, tel que le proposent les adeptes de la "post-modernité", n'est qu'un simple faux fuyant qui permet d'éviter la question du Temps, le régime de temporalité "transhistorique" issu des écosystèmes techniques. Aujourd'hui, si crise il y a, celle-ci est d'abord la crise des références (éthiques, esthétiques … ), l'incapacité à prendre la mesure des événements dans un environnement où les apparences sont contre nous. Le déséquilibre croissant entre l'information directe et l'information indirecte, fruit du développement des divers moyens de
communication, tendant à privilégier inconsidérément l'information médiatisée au détriment de celle des sens, l'effet de réel supplante, semble-t-il, la réalité immédiate. La crise des grands récits de la modernité dont parle Lyotard, trahit ici l'effet des technologies nouvelles, l'accent mis désormais sur les "moyens", plus que sur les "fins".
Aux grands récits de la causalité théorique ont ainsi succédé de petits récits d'opportunité pratique et, enfin, des micro-récits d'autonomie. La question qui se pose n'est donc plus tellement celle de la "crise de la modernité" comme déclin progressif des idéaux communs, proto-fondation du sens de l'Histoire, au bénéfice de récits plus ou moins restreints liés au développement autonome des individus, mais celle du récit lui-même, c'est-à-dire d'un discours ou mode de représentation officiel, lié jusqu'ici à la capacité universellement reconnue de dire, de décrire et d'inscrire le réel, hérité de la Renaissance. Ainsi, la crise de la notion de "récit" apparaît-elle comme l'autre face de la crise de la notion de "dimension" comme récit géométral, discours de mensuration d'un réel visiblement offert à tous.
La crise des grands récits au profit des micro-récits se révélant finalement comme la crise du récit du "grand" comme du "petit", avènement d'une désinformation où la démesure, l'incommensurabilité seraient à la "post-modernité" ce que la résolution philosophique des problèmes et la résolution de l'image (picturale, architecturale … ) furent à la naissance des "lumières".
La crise de la notion de dimension apparaît donc comme la crise de l'entier, autrement dit, d'un espace substantiel, homogène, hérité de la géométrie grecque archaïque, au profit d'un espace accidentel, hétérogène, où les parties des fractions redeviennent essentielles, atomisation, désintégration des figures, des repères visibles qui favorisent toutes les transmigrations, toutes les transfigurations, mais dont la topographie urbaine n'a cessé de faire les frais, à l'instar des paysages et du sol devant la mécanisation de l'entreprise agricole. Cette soudaine effraction des formes entières, cette destruction des propriétés de l'unique par l'industrialisation, est pourtant moins sensible dans l'espace de la ville, malgré la destructuration des banlieues, que dans le temps, la perception séquentielle des apparences urbaines. En fait, la transparence a depuis longtemps succédé aux apparences, la profondeur de champ des perspectives classiques a été renouvelée, dès le début du XXe siècle, par la profondeur de temps des techniques avancées. L'essor de l'industrie cinématographique et de l'aéronautique a suivi de peu la trouée des grands boulevards. Au défilé haussmanien, a succédé le défilement accéléré des frères Lumière, à l'esplanade des Invalides à succédé l'invalidation du plan urbain, l'écran est brusquement devenu la place, le carrefour des mass-media.
De l'esthétique de l'apparition d'une image stable, présente par sa statique même, à l'esthétique de la disparition d'une image instable présente par sa fuite (cinématique, cinématographique … ), nous avons assisté à une transmutation des représentations. A l'émergence de formes, de volumes destinés à persister dans la durée de leur support matériel, ont succédé des images dont la seule durée est celle de la persistance rétinienne … Finalement, bien plus que le Las Vegas de Venturi, Hollywood mériterait une thèse d'urbanisme puisqu'il fut, après les villes théâtres de l'Antiquité et de la Renaissance italienne, la première CINECITTÀ, la ville du cinéma-vivant où fusionnèrent jusqu'au délire, le décor et la réalité, les plans du cadastre et les plans-séquences. les vivants et les morts-vivants. Ici plus qu'ailleurs, les technologies avancées ont convergé pour façonner un espace-temps synthétique. Babylone de la déréalisation filmique, zone industrielle du faux-semblant, Hollywood s'est édifié quartier par quartier, avenue par avenue, sur le crépuscule des apparences, la réussite de procédés d'illusionnistes, l'essor de productions à grand spectacle comme celles de D.W. Griffith, en
attendant l'urbanisation mégalomaniaque de Disneyland, de Disneyworld et d'EPCOOT-CENTER. Lorsque Francis Coppola réalise aujourd'hui "One from the heart" en incrustant ses acteurs par un procédé électronique dans les plans de tournage d'un Las Vegas grandeur nature reconstruit dans les studios de la Zoetrope Company à Hollywood, simplement parce que ce réalisateur ne voulait pas que son tournage s'adapte à la vraie ville mais que celle-ci s'adapte à son tournage, il dépasse de fort loin Venturi en démontrant moins l'ambiguïté architecturale contemporaine que le caractère Il spectral" de la ville et de ses habitants.
A "l'architecture de papier" des utopistes des années soixante est venue s'ajouter celle, vidéo-électronique des effets spéciaux d'un Harryhausen ou d'un Trumbull et ceci, au moment même où l'ordinateur à écran faisait son entrée dans les agences d'architecture … "La vidéo ce n'est pas je vois, mais je vole" expliquait Nam June Paik. Avec cette technologie en effet, le "Survol" n'est plus celui de l'altitude théorique, c'est-à-dire de l'échelle des plans, il est devenu celui d'une interface optoélectronique fonctionnant en temps réel, avec tout ce que cela suppose de redéfinition de l'image. Si l'aviation, apparue remarquons-le la même année que le cinématographe, a entraîné une révision du point de vue, une mutation radicale de la perception du monde, les techniques infographiques entraîneront à leur tour un réajustement du réel, et de ses représentations. C'est d'ailleurs ce que l'on peut vérifier avec le TACTICAL MAPPING SYSTEM, vidéo-disque réalisé par l'Agence pour les projets de recherches avancées de la Défense des Etats-Unis et qui permet de visionner en continuité la ville d'Aspen, en accélérant ou en ralentissant le défilement des 54.000 images, en changeant de direction ou de saison, comme on change de chaîne à la télévision, mutant la petite cité en une sorte de tunnel balistique où les fonctions de l'oeil et de l'arme se confondent …
En fait, si l'architectonique se mesurait hier à la géologie, à la tectonique des reliefs naturels, avec les pyramides, les tours et autres détours néo-gothiques, elle ne se mesure plus désormais qu'aux techniques de pointe dont les vertigineuses prouesses nous exilent toutes de l'horizon terrestre.
Néo-géologie, MONUMENT VALLEY d'une ère pseudo-lithique, la métropole n'est plus qu'un paysage fantomatique, le fossile de sociétés passées où les techniques étaient encore étroitement associées à la transformation visible des matériaux et dont les sciences nous auront progressivement détournés.


 DIE ÜBERBELICHTETE STADT PAUL VIRILIO 
Zu Beginn der 60er Jahre, mitten in der Revolte der schwarzen Ghettos, erklärte der Bürgermeister von Philadelphia: "Von nun an verlagern sich die Grenzen ins Innere der Städte." Dieser Satz brachte für die diskriminierten amerikanischen Bürger eine politische Realität zum Ausdruck, doch vor allem führte er eine viel weitere Perspektive ein, da ja die "Berliner Mauer" soeben, das heißt am 13. August 1961, im Zentrum der ehemaligen Reichshauptstadt errichtet worden war. Seither hat diese Behauptung nichts an Aktualität verloren: Belfast, Londonderry, wo einige Straßen noch vor wenigen Jahren mittels eines gelben Bandes die protestantische von der katholischen Seite abgrenzten, bevor die einen und die anderen wegzogen und ein abgeriegeltes Niemandsland zurückließen, das noch deutlich ihre Wohnbezirke schied. Schließlich Beirut mit seinen Ost- und Westvierteln, seinen inneren Grenzen, seinen verminten Korridoren und Straßen … In der Tat enthüllte der Satz des Verantwortlichen der großen amerikanischen Metropole ein allgemeines Phänomen, das gerade im Begriff war, die Hauptstädte wie die Provinzzentren zu erfassen, nämlich das Phänomen der erzwungenen Introversion, wo die Stadt die ersten Auswirkungen einer multinationalen Wirtschaft nach Art von industriellen Unternehmen zu spüren bekam, eine echte urbane Umstrukturierung, welche bald zur Entsiedlung bestimmter Arbeiterhochburgen wie Liverpool oder Sheffield in Großbritannien, Detroit oder Saint Louis in den USA oder auch Dortmund in der BRD beitragen mußte, und dies genau zu einem Zeitpunkt, wo andere Ballungszentren rund um einen gigantischen internationalen Flughafen einen METROPLEX entwickelten, einen metropolen Komplex, wie etwa Dallas/Fort Worth. Seit den 70er Jahren, zu Beginn der Weltwirtschaftskrise, mußte der Bau dieser Flughäfen außerdem den Imperativen einer Verteidigungsstrategie gegen "Luftpiraterie" Genüge tun. 
Die Anlage wurde nicht mehr nach Maßgabe traditioneller technischer Zwänge errichtet, sondern der Entwurf sollte künftig den Gefahren einer "terroristischen Verseuchung" Rechnung tragen und die Ausstattung der Orte ausgehend von einer Unterscheidung zwischen steriler Zone (Abflug) und nicht-steriler Zone (Ankunft) konzipiert werden. Alle Wege und Stationen der Lasten (Passagiere, Gepäck, Fracht … ) sowie die verschiedenen Transitbewegungen mußten einem System der Umleitung des (inneren/äußeren) Verkehrs unterworfen werden, und die architektonische Form der Anlage ergab sich von nun an weniger aus der Persönlichkeit des Architekten als aus den Vorsichtsmaßnahmen in Hinblick auf die öffentliche Sicherheit. Als letztes Tor des Staates wurde der Flughafen auf diese Weise zu dem, was einst das Fort, der Hafen oder der Bahnhof waren, also zum Ort einer Regulierung des Austauschs und der Kommunikation und daher auch zum Ort einer nachdrücklichen Erfahrung der Kontrolle und Überwachung für eine "Luft- und Grenzpolizei", deren antiterroristische Großtaten durch die Nachrichten gehen sollten, der Geiselnahme von Mogadischu und dem Einsatz des deutschen Grenzschutzes GSG9, mehrere tausend Kilometer von seinem eigentlichen Veranwortungsbereich entfernt … Von nun an ging es nicht länger darum, wie in der Vergangenheit, den "Seuchenträger" oder den Verdächtigen durch Einschließen zu isolieren, sondern vor allem darum, ihn auf seinem Weg abzufangen und einen Moment lang seine Kleidung bzw. sein Gepäck zu kontrollieren daher auch diese rasche Ausbreitung von Kameras, Radars und Detektoren in den Durchgangsbereichen, die man passieren muß. Erwähnen wir außerdem, daß die französischen Gefängnisse, die über "Hochsicherheitstrakte" verfügen, mit den gleichen magnetischen Sicherheitskontrollen ausgestattet wurden, die seit mehreren Jahren in den Flughäfen gebräuchlich waren. So diente paradoxerweise eine Ausstattung für einen Ort maximaler Bewegungsfreiheit als Modell für die Ausstattung von Gefängnissen. Schon war in zahlreichen amerikanischen Wohnvierteln der Polizeischutz nur mehr durch CCTV
gewährleistet, welches mit dem zentralen Posten der Stadt verbunden war. In den Banken, den Supermärkten sowie auf den Autobahnen, wo die Mautstellen das spiegelbildliche Gegenstück zum ehemaligen Stadttor abgaben, war der Transitionsritus nicht länger bloß eine Unterbrechung, er wurde wesenhaft. 
In dieser horizontlosen Perspektive, wo der Zugang zur Stadt kein Tor, kein Triumphbogen mehr war, sondern ein System elektronischer Anhörung, war die Anwesenheit der Benutzer weniger mit der von Bewohnern, von privilegierten Ansässigen zu vergleichen, als mit der von Gesprächsteilnehmern in einer permanenten Transitsituation. Von nun an vollzog sich der Bruch der Kontinuität nicht mehr so sehr im Raum eines Katasters, der Grenze einer urbanen Parzelle, sondern in der Dauer eine "Dauer", in welche die fortschrittlichen Technologien sowie die sich neu entfaltende Industrie ständig eine Reihe von Unterbrechungen (Schließung von Betrieben, Arbeitslosigkeit, Teilzeitbeschäftigung … ) und sukzessiven oder simultanen Verschleierungen einbauten, welche das städtische Milieu in einem solchen Maße organisierten und desorganisierten, daß der Niedergang, die irreversible Abwertung der Orte hervorgerufen wurde, wie dies etwa in jenem großen Komplex in der Nähe von Lyon der Fall war, wo die "Rotationsrate" der Bewohner zu hoch geworden war (ein Jahr Seßhaftigkeit), was zum Ruin einer Siedlung führte, die dennoch alle übereinstimmend als befriedigend beurteilt hatten … 
In der Tat hat der Begriff der Grenze seit den Einfriedungen der Urzeit Veränderungen erfahren, die zugleich die Fassade wie auch das Gegenüber betreffen. Vom Bretterzaun zum Bildschirm über den Steinwall der Festungsbauten hat die Oberfläche (surface) der Grenze ständig wahrnehmbare oder nicht wahrnehmbare Veränderungen verzeichnet, deren letzte wahrscheinlich die des Interface ist. Es empfiehlt sich daher, das Problem des Zutritts zur Stadt neu anzugehen: Besitzen die großstädtischen Ballungszentren noch eine Fassade? … In weichem Augenblick bietet uns die Stadt die Stirn? … Der umgangssprachliche französische Ausdruck "aller en ville" ("in die Stadt gehen"), welcher das "aller à la ville" des vergangenen Jahrhunderts abgelöst hat, drückt zumindest eine Unsicherheit, was das "Auge in Auge", das Visavis betrifft, aus (gerade so, als ob wir niemals mehr vor der Stadt, sondern immer schon drinnen wären). Wenn die Metropole noch einen Ort, eine geographische Position hat, wird diese nicht mehr mit der alten Kluft Stadt/Land verwechselt, und im übrigen auch nicht mit der Opposition Zentrum/Peripherie. Lokalisierung und Axiologie des städtischen Dispositivs haben seit langem schon ihre Eindeutigkeit verloren. Nicht nur die Vororte trugen zu der uns bekannten Auflösung bei, sondern der Gegensatz"intra-muros" und"extra-muros" selbst ist mit der Revolution des Transportwesens und der Entwicklung der Kommunikations- und Telekommunikationsmittel verschwunden, woher auch diese nebulose Konurbation der städtischen Randgebiete kommt. In der Tat wohnen wir einem paradoxen Phänomen bei: die Opazität der Baumaterialien löst sich in nichts auf. Die Trägerstrukturen, der "Mauervorhang", für den die Transparenz und Leichtigkeit bestimmter Materialien (Glas, verschiedene Kunststoffe) den Apparat aus Fassadensteinen ersetzen, treten hervor, und dies gerade zu einem Zeitpunkt, wo in den Entwürfen die Lichtpause, das Rhodoid und das Plexiglas das opake Trägermaterial Papier ablösen. 
Andererseits erlangt mit dem Interface des Bildschirms (Computer, Fernseher, Telekonferenz … ) die Oberfläche der Einschreibung (also das, was bislang nicht opak war) eine Existenz als "Distanz", die Schärfentiefe einer neuen Repräsentation, einer Sichtbarkeit ohne Gegenüber, wo das ehemalige Visavis der Straßen und Avenuen verschwindet, sich auslöscht … Hier ist es die Differenz der Position, die verblaßt, und mit ihr all das, was sie am Ende an Fusion und Konfusion bedingt. Seiner objektiven Grenzen verlustig, beginnt das architektonische Element in einem elektronischen Äther ohne räumliche Dimensionen, einzig eingeschrieben 
in die Temporalität einer momentanen Diffusion, zu driften, zu flottieren. Von jetzt an kann sich keiner mehr durch ein physisches Hindernis oder durch zu lange "Zeitdistanzen" für getrennt betrachten; mit der Inter-Fassade der Monitore und Überwachungsbildschirme beginnt das anderswo hier, und umgekehrt. Diese plötzliche Umkehrung der Grenzen und Gegensätze führt dieses Mal im öffentlichen Raum das ein, was bislang auf dem Gebiet der Mikroskopie galt: das Volle existiert nicht mehr, an seiner Stelle breitet sich eine grenzenlose Weite in einer falschen Perspektive aus, die durch das leuchtende Emittieren der Apparate erhellt wird. Seitdem hat der bebaute Raum etwas von einer elektronischen Topologie an sich, wo die Eingrenzung des Blickpunkts und die Rasterung des digitalen Bildes die städtische Parzelle ersetzen. Auf die einstige Trennung von Privatem und Öffentlichem, von Wohn- und Verkehrsbereich folgt eine Überbelichtung, wo der Unterschied zwischen "nah" und "fern" auf dieselbe Weise aufhört, relevant zu sein, wie bei der elektronischen Abtastung durch die Mikroskope der Unterschied zwischen "mikro" und "makro" verschwindet. 
Die Darstellung der zeitgenössischen Stadt wird daher nicht mehr durch das Zeremoniell des Öffnens der Tore, das Ritual der Prozessionen und Umzüge, die Abfolge von Straßen und Avenuen bestimmt; die städtische Architektur muß sich von nun an mit der Öffnung eines "technologischen Zeit-Raums" abfinden. Das Zugangsritual der Teleinformatik ersetzt nun das des Portals. Dem Trommelwirbel am Stadttor folgt der der Datenbanken, Transitionsriten einer technischen Kultur, die maskiert voranschreitet, maskiert durch die Immaterialität ihrer Komponenten, ihrer Netze, verschiedener Wege und Netze, deren Raster sich nicht länger in den Raum eines gebauten Gefüges einschreiben, sondern in die Sequenzen einer unmerklichen Zeitplanung, wo das Interface Mensch/Maschine die Fassaden der Gebäude, die Oberflächen der Ansiedlungen ersetzt … 
Wenn das Öffnen der Stadttore einst mit dem Wechsel von Tag und Nacht verbunden war, dann muß man feststellen, daß sich der Tag verändert hat, seit man nicht mehr nur die Fensterläden öffnet, sondern auch den Fernseher einschaltet: dem Sonnentag der Astronomie, der zweifelhaften Helligkeit von Kerzenlicht, dem eiektrischen Licht fügt sich nun ein falscher, elektronischer Tag hinzu, dessen Kalender einzig von den "Kommutationen" der Informationen bestimmt wird, ohne jeglichen Bezug zur Realzeit. Auf die vergehende Zeit der Chronologie und der Geschichte folgt so eine Zeit, die sich augenblicklich exponiert. Auf dem Bildschirm des Terminals wird die Dauer wörtlich — oder eher kinematisch — zum "Oberflächenträgermaterial" der Einschreibung: die Zeit taucht an der Oberfläche auf. Dank des nicht wahrnehmbaren Materials der Kathodenröhre werden die Dimensionen des Raumes ununterscheidbar von ihrer Transmissionsgeschwindigkeit. Die Stadt, eine Einheit des Ortes ohne Einheit der Zeit, verschwindet nun in der Heterogenität des Zeitsystems der neuen Technologien. Die Form der Stadt kommt nicht mehr durch irgendeine Abgrenzung, eine Trennungslinie zwischen hier und dort zum Ausdruck, sie ist zur Programmgestalterin eines "Zeitplans" geworden. Ihr Tor bezeichnet weniger einen notwendigen Durchgangsort als ein audiovisuelles Ritual, wobei die Anhörung und der Zuhörerindex die Aufnahme des weltweiten Besucherstroms ersetzen. In dieser trügerischen Perspektive, wo das Bevölkern der Transport- und Transmissionszeit das Bevölkern des Raumes, der Wohngebiete verdrängt, tendiert die Trägheit dazu, die einstige Seßhaftigkeit, den Fortbestand urbaner Stätten zu ersetzen. Mit dem Mittel der augenblicklich wirksamen Kommunikation (Satellit, TV, Kabel, Teleinformatik … ) verdrängt die Ankunft die Abreise: alles "passiert", ohne daß eine Ortsveränderung notwendig wäre. Wenn in der Tat das städtische Ballungszentrum noch gestern eine Bevölkerung "intra muros" einer Bevölkerung außerhalb der Stadtmauern entgegenstellte, so unterscheidet die Metropole ihre Einwohner heute nur mehr in der Zeit: die der langen historischen Dauer, die immer weniger mit dem Stadtzentrum, sondern nur mehr mit einigen Denkmälern identisch ist und die einer technischen Dauer, die kein gemeinsames 
verbannt ist. Maß mit irgendeinem Arbeits-Zeitplan, irgendeinem kollektiven Gedächtnis hat, außer mit dem der Computer; eine Dauer, die dazu beiträgt, eine permanente Gegenwart einzuführen, deren Intensität ohne morgen die Rhythmen einer zunehmend schnellebigeren Gesellschaft zerstört. "Denkmal"? — nicht mehr so sehr die verzierte Säulenhalle, die großartige Allee mit prächtigen Bauten, sondern die Untätigkeit, das endlose Warten auf Dienstleistungen vor den Apparaten, Kommunikations- oder Telekommunikationsmaschinen, vor denen jeder unterdessen den Geschäftigen spielt … Warteschlangen an den Mautstellen der Autobahnen, Checkliste der Bordkommandanten, Nachttisch der Konsolen der Teleinformatik. Schließlich ist das Tor (porte) das, was wegbringt (emporte): Fahrzeuge, verschiedene Vektoren, deren Kontinuitätsbrüche weniger einen Raum als eine Art Konto gegen den Strich bilden, wo die Dringlichkeit der Arbeitszeit das Zentrum der Zeit darstellt und die freie Zeit der Ferien, der Arbeitslosigkeit das Zentrum einer Peripherie — einen Vorort der Zeit, ein Freilegen von Aktivitäten, wo jeder in ein Privatleben in allen Bedeutungen des Wortes
Wenn trotz der Versprechen der postmodernen Architekten die Stadt von nun an ohne Tore ist, so deshalb, weil die urbane Umgrenzung seit langem unendlich viele Öffnungen, Brüche in ihren Einfriedungsgrenzen hervorgebracht hat, die gewiß weniger offensichtlich als die der Antike, aber ebenso zweckdienlich, ebenso zwingend und trennend sind. Die Illusion der industriellen Revolution des Transportwesens hat uns über die Unbegrenztheit des Fortschritts getäuscht. Die industrielle Strukturierung der Zeit ersetzte ganz allmählich die Destrukturierung ländlicher Gebiete. Wenn im 19. Jahrhundert die Anziehung Stadt/Land den Agrarraum um seine (kulturelle/ soziale) Substanz gebracht hat, ist es im ausgehenden 20. Jahrhundert der städtische Raum, der seinerseits seine geopolitische Realität verliert, was ausschließlich diesen augenblicklich wirksamen Deportationssystemen zugute kommt, deren technologische Intensität unaufhörlich die sozialen Strukturen erschüttert: Deportation von Personen bei der Verlegung von Produktionsstätten, Deportation von Aufmerksamkeit, des menschlichen Auge-in-Auge, des städtischen Visavis in Richtung Interface Mensch/ Maschine. In der Tat ist all dies mit einer anderen Form der Konzentration, einer "post-urbanen" und transnationalen Konzentration verwandt, deren Vormarsch durch eine Reihe von Ereignissen der jüngsten Zeit angekündigt wird. 
Trotz des konstanten Steigens der Energiekosten räumen die amerikanischen Mittelschichten die Ballungszentren im Osten des Landes. Nach der Abwertung der Stadtzentren, die zu Ghettos verkommen sind, verlieren nun die Städte als Zentren der Regionen an Wert. 
Von Washington bis Chicago, von Boston bis Saint Louis in Missouri entvölkern sich die großen urbanen Zentren. Am Rande des Bankrotts verlor New York 10% seiner Bevölkerung. Detroit verzeichnete einen Verlust von mehr als 20% seiner Einwohner, Cleveland 23%, Saint Louis 27% … einige Viertel dieser Städte ähneln schon diesen Phantomstädten, die durch das amerikanische Kino unsterblich geworden sind. Als Vorzeichen einer drohenden "post-industriellen" Enturbanisierung müßte dieser Exodus alle entwickelten Länder erreichen. Vorhersehbar seit rund 40 Jahren, hat diese Deregulierung des städtischen Dispositivs ihren Ursprung in einer (ökonomischen, politischen) Illusion über den Fortbestand jener Anlagen, die in der Ära der (automobilen) Ausstattung der Zeit, in der Epoche der Entwicklung der (audiovisuellen) Techniken der Retina-Persistenz konstruiert wurden. 
"Jede Oberfläche ist ein Interface zwischen zwei Medien, wo eine konstante Aktivität in Form eines Austauschs zwischen den beiden in Kontakt gebrachten Substanzen herrscht." 
Diese neue wissenschaftliche Definition des Begriffs der Oberfläche (surface) zeigt die sprachliche Kontamination, die gerade wirksam ist: die "Oberfläche der Grenze" wird zu einer 
osmotischen Membran, einem Löschblatt … selbst wenn diese zuletzt zitierte Etymologie strenger ist als die vorangegangenen, zeugt sie nicht weniger von einer Veränderung, die den Begriff der Begrenzung erfaßt. Die Begrenzung des Raumes wird austauschbar, die radikale Trennung, der erzwungene Durchgang, der Transit einer konstanten Aktivität, einer Aktivität des unaufhörlichen Austauschs, wechselt zwischen zwei Medien, zwei Substanzen. Was bislang die Grenze einer Materie, das "Terminal" eines Materials war, wird zu einem dissimulierten Zugangsweg zu der am wenigsten wahrnehmbaren Einheit. Künftig verbirgt das Äußere der Oberflächen eine geheime Transparenz, eine Dichte ohne Dichte, ein Volumen ohne Volumen, eine unmerkliche Quantität … 
Wenn diese Situation der Realität der Fakten, die die Physik des unendlich Kleinen betreffen, entspricht, so erfaßt sie auch die Physik des unendlich Großen: wenn das, was für den Blick nichts war, zu "etwas" wird, dann verdunkelt umgekehrt die größte Distanz nicht länger die Wahrnehmung; die größte geophysische Ausdehnung zieht sich zusammen, konzentriert sich. Im Interface des Bildschirms ist alles bereits da, unmittelbar sichtbar in einer augenblicklich wirksamen Übertragung. Als beispielsweise Ted Turner 1980 in Atlanta beschließt, CNN auf den Markt zu bringen, einen Fernsehkanal, der 24 Stunden pro Tag die Ausstrahlung von Live-Nachrichten sichern sollte, verwandelt er die Wohnung seiner Zuseher in eine Art von "Regieplatz" der Weltereignisse. 
Dank der Satelliten bringt das Kathodenfenster jedem von ihnen mit dem Anbruch eines neuen Tages die Gegenwart von Antipoden. Wenn der Raum das ist, was verhindert, daß alles am gleichen Ort ist, führt diese plötzliche Einengung alles, absolut alles, an diesen "Ort", an diese Stätte ohne Stätte zurück … die Entleerung des Raumes und der Zeitdistanzen setzt jeden Ort, jede Position in eins. Da man die Ereignisse live überträgt, werden die Orte nach Belieben austauschbar. 
Die Augenblicklichkeit der Allgegenwart endet in der Atopie eines einzigen Interface. Nach den Raum- und Zeitdistanzen schafft die Distanzgeschwindigkeit den Begriff der physischen Dimension ab. Die Geschwindigkeit wird plötzlich wieder zu einer primitiven Größe, diesseits von jedem Maß der Zeit wie des Ortes. Diese Verarmung kommt faktisch einem Trägheitsmoment der Umgebung gleich. Das einstige Ballungszentrum verschwindet nun in der intensiven Beschleunigung der Telekommunikationen, um eine neue Form der Konzentration entstehen zu lassen: die Konzentration eines Ansässigwerdens ohne Zuhause, wo die Eigentumsgrenzen, die Einfriedungen und Abgrenzungen nicht mehr so sehr mit dem permanenten physischen Hindernis, sondern mit einer Sendeunterbrechung, einer elektronischen Schattenzone zusammenhängen, welche diejenige des Sonnenlichts ersetzt — ein Schatten, der von den Einrichtungsgegenständen verursacht wird … Eine merkwürdige Topologie verbirgt sich hier in der Evidenz der Fernsehbilder. Auf die Pläne des Architekten folgen die Plansequenzen 4 einer unsichtbaren Montage. Dort, wo die Gestaltung des geographischen Raumes, ausgehend von der Geometrie einer (ruralen oder urbanen) Grenzsteinsetzung vorgenommen wurde, geschieht die Gestaltung der Zeit nun ausgehend von einer unmerklichen Fragmentierung der technischen Dauer, wo der Schnitt, die plötzliche Unterbrechung an die Stelle der dauernden Verfinsterung treten, da das Programmraster (grille des programmes) auf die Gitter (grillages) der Zäune folgt, wie einst der Zugfahrplan auf die Ephemeriden, die Tabellen des täglichen Gestirnstandes folgte. 
"Die Kamera ist zu unserem besten Aufseher geworden" erklärte John F. Kennedy, kurz bevor er in einer Straße von Dallas erschossen wurde … und tatsächlich gestattet uns die Kamera heute, live oder zeitverschoben, gewissen politischen Ereignissen, gewissen optischen Phänomenen beizuwohnen: sowohl Phänomenen der Effraktion, wo sich die Stadt völlig 
sehen läßt, als auch dem Phänomen der Diffraktion, wo ihr Bild jenseits der Atmosphäre zurückgeworfen wird bis zu den Grenzen des Raumes, und dies zu einem Zeitpunkt, wo das Endoskop und der Scanner die Grenzen des Lebens sichtbar machen. Diese Überbelichtung verdient insofern unsere Aufmerksamkeit, als sie das Bild einer Welt ohne Antipoden, ohne verborgene Seiten definiert, wo die Undurchsichtigkeit nur mehr ein momentanes "Zwischenspiel" ist. Merken wir jedoch an, daß die proxemische 5 Illusion kaum von Dauer ist. Dort, wo die Polis einst ein politisches Theater mit der Agora, dem Forum, einweihte, bleibt heute nur mehr ein elektronischer Bildschirm, auf dem sich Schatten — die Gespenster einer im Verschwinden begriffenen Gemeinschaft — hin und herbewegen, auf dem der Kinematismus das letzte Auftauchen eines Urbanismus propagiert, das letzte Bild eines Urbanismus ohne Urbanität, wo Takt und Kontakt dem Einfluß des Fernsehens weichen: nicht nur die "Telekonferenz", welche Besprechungen auf Distanz erlaubt, mit all dem Fortschritt, den das Fehlen einer Ortsveränderung bedingt, sondern auch die "Televerhandlung", die es umgekehrt gestattet, auf Distanz zu gehen, zu debattieren, ohne seine sozialen Partner an dem Ort zu treffen, und wo dennoch eine unmittelbare physische Nähe existiert; ein wenig erinnert das an diese Telefonfetischisten, für die der Hörer dem Spielraum der Sprache, der Anonymität einer ferngesteuerten Aggressivität förderlich ist. 
Wo beginnt demnach die Stadt ohne Tor? Wahrscheinlich im Geist, in dieser vorübergehenden Unruhe, welche jene erfaßt, die von einem langen Urlaub zurückkommen und einen unerwünschten Brief, einen Einbruch, die Verwüstung ihres Eigentums fürchten. Vielleicht auch umgekehrt, in dem Wunsch, einen Augenblick lang dieser bedrückenden technischen Umgebung zu entfliehen, zu entkommen, um sich wieder ein wenig zu besinnen, zu sich zu kommen, sich zu erholen. Aber auch hier ist zwar die Flucht im Raum oft möglich, die kleine Flucht aus der Zeit allerdings wohl kaum. Außer wenn man die Entlassung als "Ausgangstür", als die Extremvariante des bezahlten Urlaubs betrachtet, ist die Flucht vorwärts in der Zeit eine illusorische Form "post-industriellen" Denkens, dessen Nachteile langsam spürbar werden. Schon die Theorie eines "Lohnes auf der Basis von geteilter Zeit" führt zu einer neuen Dimension des Gemeinwesens, indem sie jedem eine Alternative anbietet, bei der der Gebrauch der geteilten Zeit sehr wohl zu einer Neuverteilung des Gebrauchs des Raumes führen könnte, zur Herrschaft einer unendlichen Peripherie, wo das Homeland und die Siedlungskolonie die Industriestadt und ihre Vororte ersetzen würden. (Als Vergleich zu diesem Punkt bietet sich das COMMUNITY DEVELOPMENT PROJECT an, welches das Entstehen lokaler, auf den eigenen Kräften der Gemeinwesen basierender Entwicklungsprojekte fördert, die dazu bestimmt sind, die englischen INNER-CITIES aufzusaugen.) 
Wo beginnt das Jenseits der Stadt? Wo entsteht das Tor ohne Stadt? Wahrscheinlich in den neuen amerikanischen Technologien der Destruktion, die in Sekundenschnelle Hochhäuser zur Explosion bringen, was gleichzeitig eine Politik der systematischen Zerstörung sozialer Wohnbauten ankündigt, von denen man meint, sie seien "dem neuen Lebensstil der Franzosen nicht angemessen", wie in Venssieux, La Courneuve oder Gagny … Eine unlängst von der "Gesellschaft für die Entwicklung der Kommunikation" durchgeführte Wirtschaftsstudie kommt zu folgenden Ergebnissen: "Die Zerstörung von 300.000 Wohnungen in 5 Jahren würde 10 Milliarden Francs pro Jahr kosten, aber sie würde auch 100.000 Arbeitsplätze schaffen. Hinzu kommt, daß am Ende der Operation Zerstörung/Wiederaufbau die Steuererträge um 6 bis 10 Milliarden höher wären als die Summe der investierten öffentlichen Gelder." 
Hier drängt sich eine letzte Frage auf: Sollte in einer Zeit der schweren Krise die Zerstörung der Großstädte auf dem besten Weg dazu sein, die traditionelle Politik der öffentlichen 
Bautätigkeit abzulösen? Wenn dies der Fall wäre, könnte man die natürliche Unterscheidung zwischen (wirtschaftlicher, industrieller) Rezession und Krieg nicht länger aufrechterhalten. 
Architektur oder Postarchitektur? Alles in allem scheint die Diskussion um die Moderne etwas von einem Derealisierungsphänomen an sich zu haben, das gleichzeitig die Disziplinen des Ausdrucks, die Darstellungs- und Informationsweisen betrifft. Der gegenwärtige MEDIEN-Streit, der sich hier und dort aus Anlaß bestimmter politischer Fakten und ihrer gesellschaftlichen Vermittlung verschärft, berührt auch das Ausdrucksmittel Architektur, das von der Gesamtheit der Kommunikationssysteme insofern nur undeutlich abgegrenzt werden kann, als es die ganze Zeit die direkten oder die indirekten Auswirkungen verschiedener "Kommunikationsmittel" (Auto, audiovisuelle Medien etc.) zu spüren bekommt. In der Tat gibt es — vergessen wir nicht — neben den Techniken der Konstruktion auch die Konstruktion der Techniken, die Gesamtheit der räumlichen und zeitlichen Veränderungen, welche mit dem Bereich des Alltagslebens ständig die ästhetischen Darstellungen unseres heutigen Lebensraumes neu organisiert. Als bebaut gilt der Raum daher nicht nur durch den materiellen und konkreten Effekt der Baustrukturen, die Permanenz der Elemente und die architektonischen oder urbanistischen Anhaltspunkte, sondern auch durch das plötzliche Wuchern, die unaufhörliche Vermehrung von Spezialeffekten, welche, wenn man sich der Zeit und der Distanz bewußt ist, die Wahrnehmung der Umgebung beeinflussen. 
Diese technologische Deregulierung verschiedener Bereiche ist auch "topologisch", in dem genau gleichen Verhältnis, wie sie nicht länger ein deutlich wahrnehmbares Chaos nach Art von Verfalls- oder Zerstörungsprozessen (Unfall, Älterwerden, Krieg … ) schafft, sondern umgekehrt und paradoxerweise eine unmerkliche, unsichtbare Ordnung, die jedoch genauso zweckmäßig ist wie jene des Baumeisters oder des Straßenbauamtes. Heute ist es sogar mehr als wahrscheinlich, daß das Wesentliche dessen, was man noch immer als URBANISMUS bezeichnet, durch diese Transfer-, Transit- und Transmissionssysteme, diese Transport- und Transmigrationsnetze, deren immaterielle Gestalt die der Katasterorganisation, den Bau von Denkmälern ersetzt, sowohl strukturiert als auch destrukturiert wird. Wenn es heute noch "Denkmäler" gibt, so sind diese trotz der Mäander der architektonischen Maßlosigkeit nicht länger von der Ordnung des Sichtbaren; diese "Disproportion" schreibt sich weniger in die Ordnung der wahrnehmbaren Erscheinungen, in die Ästhetik des Auftauchens von unter der Sonne zusammengefügten Volumen ein, sondern in das kalte Leuchten der Terminals, der Bedienungspulte und anderer "Nachttische" der Elektronik. Man vergißt allzu rasch, daß die Architektur — außer daß sie ein Ensemble von Techniken ist, die uns vor den Unbilden des Wetters schützen sollen — zuallererst ein Meßinstrument, eine Summe von brauchbarem Wissen ist, um den Raum und die Zeit der Gesellschaften zu organisieren und uns der natürlichen Umgebung anzupassen. Nun gerät diese "geodätische" 6 Fähigkeit, die darin besteht, eine Einheit der Zeit und des Ortes für die Tätigkeiten zu definieren, mit den strukturalen Fähigkeiten der Massenkommunikationsmittel in offenen Konflikt. 
Zwei Verfahrensweisen treffen hier aufeinander: die eine ganz materiell, bestehend aus körperlichen Elementen wie Mauern, Schwellen, waagrechten Flächen, die alle ganz exakt angeordnet sind; die andere immateriell ihre Darstellungen, Bilder, Botschaften besitzen keinen Ort, keine Dauerhaftigkeit, da sie ja die Vektoren eines momentanen, augenblicklichen Ausdrucks sind, mit all dem, was dies an Sinnmanipulation, an irrtümlichen Interpretationen bedingt. Die erste, von architektonischer und urbanistischer Ordnung, organisiert und konstruiert den geographischen und politischen Raum dauerhaft, die zweite baut den Zeit-Raum, das Kontinuum der Gesellschaften, leichtfertig sowohl auf als auch ab. Hier geht es klarerweise nicht um ein manichäisches Urteil, das Physik und Metaphysik in Gegensatz bringt, sondern lediglich um den Versuch, die Rolle der zeitgenössischen Architektur, 
insbesondere der Stadtarchitektur, im verwirrenden Zusammenspiel der fortschrittlichen Technologien genauer zu betrachten. Wenn sich die Baukunst mit dem Aufstieg der Stadt, der Entdeckung und Kolonisierung neu aufgetauchter Länder entwickelt hat, ist die Architektur seit Vollendung dieser Eroberungen ständig regrediert und hat den Niedergang der großen Ansiedlungen begleitet. Da sie die ganze Zeit in die interne technische Ausstattung investierte, hat sich die Architektur immer stärker nach innen gewandt, sie wurde immer introvertierter, eine Art von Maschinengalerie oder Ausstellungshalle für Naturwissenschaft und Technik, eine Technik, die aus dem industriellen Maschinenglauben hervorgegangen ist, aus der Revolution des Transportwesens und schließlich aus der nur allzu bekannten "Eroberung des Raumes". Es ist im übrigen absolut enthüllend, daß, wenn heute von Technologien des Raumes die Rede ist, es nicht mehr um Architektur geht, sondern einzig um das Engineering, das dazu dient, uns ins Weltall zu expedieren … 
All das vollzieht sich so, als ob die Baukunst nur eine Hilfstechnik wäre, längst überholt von jenen Techniken, welche die beschleunigte Ortsveränderung, Reisen zu den Sternen gestatten. Hier stellt sich die Frage nach dem Wesen baulicher Leistungen, nach ihrer die Erde betreffenden Funktion und nach der Beziehung einer bestimmten technischen Kultur zum Boden. Schon die Entwicklung der Stadt als Aufbewahrungsstätte antiker Technologien hatte mit der demographischen Konzentration, mit der extremen vertikalen Verdichtung des städtischen Bereichs — ganz im Gegensatz zur Agrarorganisation dazu beigetragen, die Architektur zu vervielfachen, indem sie sie in alle Richtungen des Raumes projizierte; die fortschrittlichen Technologien versuchten seither ständig, diesen "Vorstoß", diese unbedachte Expansion sowie alle, insbesondere die mit dem Aufstieg der Transportmittel verbundenen Richtungen der Baukunst zu verlängern. Heute schießen die Spitzentechnologien, die aus der militärischen Eroberung des Raumes hervorgegangen sind, den Wohnsitz und morgen vielleicht die Stadt in die Planetenbahn. Mit den bewohnten Satelliten, den Raumschiffen und -stationen — Hochburgen der technologischen Forschung und der Industrie der Schwerelosigkeit — schickt man die Architektur fröhlich in die Luft, was nicht folgenlos für das Schicksal der Gesellschaften, post-industrieller Gesellschaften bleibt, deren kulturelle Anhaltspunkte mit dem Niedergang der Künste und dem langsamen Rückzug der ersten Technologien nach und nach verschwinden. 
Sollte die Stadtarchitektur im Begriff sein, eine ebenso überholte Technologie wie die extensive Landwirtschaft zu werden? (daher auch die Schäden der Stadtregion). 
Ist die Baukunst etwa nichts anderes als eine abgewertete Form der Beherrschung des Bodens mit ähnlichen Folgen, wie sie die maßlose Ausbeutung der Rohstoffe zeitigte … ? 
Ist der Verfall zahlreicher Metropolen nicht zur Metapher des industriellen Niedergangs und der erzwungenen Arbeitslosigkeit geworden, zum Symbol des Scheiterns des wissenschaftlichen Materialismus … ? Hier ist der Rekurs auf die Geschichte, wie es die Anhänger der "Postmoderne" vorschlagen, bloß eine simple Ausrede, mit deren Hilfe man die Frage nach der Zeit vermeiden kann, die Frage nach dem Bereich "transhistorischer" Temporalität, der aus technischen Ökosystemen entstanden ist. Wenn es heute eine Krise gibt, so ist diese zuerst eine der (ethischen, ästhetischen … ) Bezugssysteme — die Unfahigkeit, das Ausmaß von Ereignissen in einer Umwelt, wo die äußeren Anzeichen gegen uns sind, abzuschätzen. Da das wachsende Ungleichgewicht zwischen direkter und indirekter Information, ein Ergebnis der Entwicklung verschiedener Kommunikationsmittel, dazu neigt, leichtfertig die durch Medien vermittelte Information zuungunsten der der Sinne zu privilegieren, scheint der Realitätseffekt die unmittelbare Realität zu ersetzen. Die Krise der großen Erzählungen der Moderne, von der Lyotard spricht, drückt hier die Wirkung der neuen 
Technologien aus, wobei die Betonung von nun an eher auf den "Mitteln" als auf den "Zielen" liegt. 
Auf die großen Erzählungen der theoretischen Kausalität folgten auf diese Weise kleine Erzählungen von praktischer Zweckmäßigkeit und schließlich Mikro-Erzählungen der Autonomie. Die Frage, die sich stellt, ist daher nicht mehr so sehr die nach der "Krise der Moderne" als fortschreitendem Verfall gemeinschaftlicher Ideale, als Urbegründung für den Sinn von Geschichte zugunsten mehr oder weniger knapper Erzählungen, die mit der autonomen Entwicklung der Individuen verbunden sind, sondern die nach der Erzählung selbst, d.h. nach einem offiziellen Diskurs oder Darstellungsmodus, der bislang als Erbe der Renaissance mit der universell anerkannten Fähigkeit die Realität zu sagen, zu beschreiben und einzuschreiben verbunden war. So scheint die Krise des Begriffs "Erzählung" wie die Kehrseite der Krise des Begriffs "Dimension", verstanden als geometrale 7 Erzählung, als Diskurs der Messung von Realität, die sichtbar allen angeboten wird. 
Da die Krise der großen Erzählungen zugunsten der Mikro-Erzählungen sich letztendlich als Krise der Erzählung des "Großen" wie des "Kleinen" herausstellt, als Aufkommen einer Desinformation, wo das Unmaß, die Unermeßlichkeit für die "Postmoderne" das wäre, was das philosophische Lösen aktueller Fragen und die Auflösung des (gemalten, baukünstlerischen) Bildes zu Beginn der "Aufklärung" waren. 
Die Krise des Begriffs der Dimension erscheint daher als Krise des Vollständigen, anders gesagt als Krise eines homogenen, substantiellen Raumes, ein Erbe der altertümlichen griechischen Geometrie, zugunsten eines zufälligen, heterogenen Raumes, wo die Teile, die Brüche wieder wesentlich werden, die Atomisierung, die Zersetzung der Figuren, der sichtbaren Anhaltspunkte, die allen Transmigrationen, allen Transfigurationen förderlich sind, doch deren städtische Topographie immer die Folgen tragen muß, geradeso wie es bei den Landschaften und Böden vor der Mechanisierung landwirtschaftlicher Betriebe der Fall war. Dieses plötzliche Aufbrechen von Formen der Vollständigkeit, diese Zerstörung der Eigenschaft der Einzigartigkeit durch die Industrialisierung ist jedoch trotz der Destrukturierung der Vororte weniger im Raum der Stadt als in der Zeit spürbar, nämlich in der sequentiellen Wahrnehmung des Äußeren der Städte. In der Tat hat die Transparenz schon seit langem die Apparenzen, die Erscheinungsformen, ersetzt und die Schärfentiefe der klassischen Perspektive findet sich seit Beginn des 20. Jahrhunderts in der Zeittiefe der fortschrittlichen Technologien wieder. Nach dem Durchbruch der großen Boulevards kam wenig später der Aufschwung der Filmindustrie und der Luftfahrt. Auf die Haussmansche Parade folgte das flotte Vorbeiziehen der Lumiérschen Bilder, auf die Esplanade des Invalides die Invalidation, die Ungültigkeitserklärung des Stadtplans, und der Bildschirm wurde plötzlich zum Ort, zum Kreuzungspunkt der Massenmedien. 
Von der Ästhetik des Auftauchens eines stabilen Bildes, gegenwärtig durch seine Statik selbst, bis zur Ästhetik des Verschwindens eines instabilen Bildes, gegenwärtig durch seine (kinematische, kinematographische) Flüchtigkeit, haben wir einer Veränderung der Darstellungsformen beigewohnt. Auf das Auftauchen von Formen, Volumen, die dazu bestimmt waren, in der Dauerhaftigkeit ihres Trägermaterials fortzubestehen, folgten Bilder, deren einzige Dauerhaftigkeit das Nachbild auf der Netzhaut ist. Schließlich würde Hollywood — viel eher als das Las Vegas von Venturi — eine Doktorarbeit über Urbanismus verdienen, da es nach den Theaterstädten der Antike und der Renaissance doch die erste CINECITTÀ, die erste Stadt der Laufbilder war, wo Dekor und Realität, die Katasterpläne und die Plansequenzen, die Lebenden und die lebend Toten bis zum Delirium verschmolzen. Hier haben sich die fortschrittlichen Technologien mehr als anderswo angenähert, um ein 
synthetisches raum-zeitliches Gebilde zu gestalten. Ein Babylon der filmischen Entrealisierung, eine Industriezone des falschen Scheins, wurde Hollywood Viertel für Viertel, Avenue für Avenue auf der Abenddämmerung des Anscheins, dem Erfolg illusionistischer Verfahren, dem Aufschwung von Ausstattungsproduktionen wie jener von D.W. Griffith errichtet, bis zur größenwahnsinnigen Urbanisierung von Disneyland, Disneyworld und des EPCOT-CENTERS. 
Wenn Francis Coppola heute "One from the heart" realisiert und dabei seine Schauspieler durch ein elektronisches Verfahren in die gedrehten Einstellungen eines Las Vegas in Naturgröße, das in den Studios der Zoetrope Company in Hollywood gebaut wurde, inseriert, so einfach deshalb, weil dieser Regisseur nicht wollte, daß sich seine Dreharbeit der wirklichen Stadt, sondern daß sich diese seiner Dreharbeit anpaßt, indem er dabei weniger die heutige Doppeldeutigkeit der Architektur, sondern den "gespenstischen" Charakter der Stadt und ihrer Bewohner aufzeigt, übertrifft er Venturi bei weitem. 
Der "Papierarchitektur" der Utopisten der 60er Jahre fügte sich die video-elektronische Architektur der Spezialeffekte eines Harryhausen oder eines Trumbull hinzu, und dies genau zu dem Zeitpunkt, wo der Computer mit Bildschirm seinen Einzug in die Architekturbüros hielt … "Das Video ist nicht ich sehe, sondern ich fliege", erklärte Nam June Paik. Mit dieser Technologie ist in der Tat das "Überfliegen" nicht länger eine Frage der theoretischen Höhe, d.h. eine der Einstellungsgrößen, es ist zu der eines optisch-elektronischen Interface geworden, das in Echtzeit funktioniert, mit all dem, was dies an Neudefinition des Bildes bedingt. Wenn die Luftfahrt, welche bemerkenswerterweise im selben Jahr wie der Kinematograph aufgetaucht ist, einen Wechsel des Blickpunkts, eine radikale Veränderung der Wahrnehmung der Welt mit sich gebracht hat, werden die infographischen Techniken ihrerseits eine Berichtigung des Realen und seiner Darstellungen zur Folge haben. Diese Behauptung läßt sich im übrigen anhand des "TACTICAL MAPPING SYSTEM", einer von der "Agentur für fortschrittliche Forschungsprojekte für Verteidigungszwecke der USA" hergestellten Bildplatte überprüfen, mit deren Hilfe man die Stadt Aspen kontinuierlich betrachten kann, indem man das Vorbeiziehen von 54.000 Bildern beschleunigt oder verlangsamt, die Richtung oder die Jahreszeit ändert, wie man den Kanal beim Fernsehen wechselt, was die kleine Stadt in eine Art ballistischen Tunnel verwandelt, wo sich die Funktionen des Auges und der Waffe vermischen … 
Wenn sich die Baukunst einst wirklich an der Geologie, an der Tektonik natürlicher Formen orientierte, mit den Pyramiden, den Türmen und anderen neo-gotischen Verirrungen, orientiert sie sich von nun an nur mehr an der Spitzentechnologie, deren schwindelerregende Heldentaten uns alle vom Erdhorizont vertreiben. 
Eine Neo-Geologie, ein "MONUMENT VALLEY" aus dem Pseudolithikum ist die Metropole nur mehr eine Phantomlandschaft, das Fossil vergangener Gesellschaften, wo die Techniken noch direkt mit der sichtbaren Transformation der Materialien verbunden waren und von denen uns die Naturwissenschaften fortschreitend entfremdet haben werden. 
1 Im Original "La ville surexposée, wobei exposer zugleich "belichten" und "ausstellen" meint. 
2 Closed Circuit Television (angewandtes Fernsehen, Industrielles, nicht öffentliches Fernsehen). 
3 Privatleben — vie privée —, wobei privé zugleich "privat" wie auch "beraubt" bedeutet. 
4 Aus dem Französischen übernommener Begriff für eine in einer einzigen langen Einstellung (frz.: plan) gedrehte Sequenz. 
5 Von Proxemik, der Semiotik des Raums. 
6 Von Geodäsie, der Wissenschaft von der Erdvermessung. 
7 Von Geometer — Landvermesser



 La ciudad sobreexpuesta (1) 
Paul Virilio 
En: The Lost Dimension, Ed.Semiotexte, New York, 1991. 
A principios de los ‗60, cuando los ghettos negros se estaban amotinando, el alcalde de Philadelphia proclamó: ―De aquí en más, las fronteras del Estado se trasladan al interior de las ciudades‖. Al mismo tiempo que tal proclama describía la realidad política de todos los nortea-mericanos que sufrían discriminación, también apuntaba a una dimensión más amplia, dada la construcción del muro de Berlín, el 13 de agosto de 1961, en el seno de la antigua capital del Reich. 
Desde entonces, aquella proclama se ha visto confirmada una y otra vez: en Belfast y Londonderry, hasta no hace mucho, ciertas calles tenían pintada una línea amarilla para separar el lado católico del lado protestante, de modo tal que nadie transpusiera los límites, dejando una tierra de nadie intermedia para que las comunidades estuvieran divididas lo más claramente posible. Y también tenemos el caso de Beirut, con sus barrios este y oeste, sus tortuosas divisiones internas, sus túneles y boulevares minados. 
Básicamente, la declaración del alcalde reveló la existencia de un fenómeno general que en aquel momento recién estaba empezando a conmocionar tanto a las ciudades capitales como a los pueblos y los caseríos: el fenómeno de introversión obligatoria, por el cual la ciudad padecía los primeros efectos de una economía multinacional moldeada según los lineamientos de las empresas industriales, un verdadero re-despliegue de tropas urbanas que pronto contribuyó a la subdivisión de ciertas ciudades obreras, como Liverpool y Sheffield (Inglaterra), Detroit y Saint Louis (USA), Dortmund (Alemania), y todo esto en el preciso instante en que se estaban edificando otras áreas en torno a los enormes aeropuertos internacionales: por ejemplo, el METROPLEX, un complejo metropolitano entre Dallas y Fort Worth. Desde los ‗70, y con los inicios de la crisis económica mundial, la construcción de dichos aeropuertos quedó mucho más sujeta a los imperativos de la defensa contra los piratas aéreos. Ya no derivaba de la tradicional iniciativa técnica; los planes iban en relación directa a los riesgos de ―contaminación terrorista‖ y el emplazamiento de lugares concebidos como zonas estériles para las salidas y zonas no estériles para las llegadas. De pronto todos los procesos de carga y descarga —sin considerar los pasajeros, el equipaje, o el tipo de carga— y todas las vías de tránsito en los aeropuertos debieron someterse a un sistema de control de tráfico interior/exterior. La arquitectura resultante poco tenía que ver con la personalidad del arquitecto, ahora surgía de los requerimientos de seguridad pública. 
Como última puerta de acceso al Estado, el aeropuerto llegó a parecerse a los fuertes, los puertos o las estaciones en lugares de necesaria regulación de intercambio y comunicación, también se convirtieron en terreno de creación y prueba de ciertos delicados experimentos de control y vigilancia aérea, realizados por y para una nueva ―patrulla de aire y de frontera" cuya lucha anti-terrorista comenzó a trascender con la intervención de los guardias alemanes GS, G9 en la operación Mogadishu, a miles de millas de Alemania. 
En aquel momento, la estrategia de separar a los enfermos o a los sospechosos dio lugar a una táctica de intercepción en viaje. En la práctica, esto significaba revisar la ropa y el equipa-je, lo cual explica la súbita proliferación de cámaras, radares y detectores de todos los sectores restringidos. Cuando los franceses construyeron sus ―prisiones de máxima seguridad‖ utilizaron las puertas magnéticas que los aeropuertos habían usado durante años. Paradójicamente, el equipamiento que aseguraba la máxima libertad al viajar formaba parte del sistema carcelario. Al mismo tiempo, en varias áreas residenciales de los Estados Unidos, la seguridad le estaba confiada exclusivamente a un circuito cerrado de TV, conectado a una central de policía. En los bancos, los supermercados y las grandes autopistas, donde los puestos de cobro se parecían a los antiguos portales de las ciudades, el rito de pasaje ya no era intermitente: ahora era inmanente. 
En esta nueva perspectiva, carente de horizontes, a la ciudad no se entraba ni por una puerta ni por un ―arc de triomphe‖, sino mediante un sistema electrónico. Los que circulaban por la ruta ya no eran considerados como habitantes o residentes privilegiados; ahora eran interlo-cutores en tránsito permanente. Desde ahí en adelante, la continuidad ya no se rompe más en el espacio; ni en el espacio físico de los terrenos urbanos ni en el espacio jurídico de sus impuestos a la propiedad. De allí en más la continuidad se quiebra en el tiempo, en un tiempo que las tecnologías de avanzada y el despliegue industrial van disponiendo mediante una serie de interrupciones, tales como los cierres de fábricas, el desempleo, los empleos ocasionales, y los diversos actos de ―desaparición‖, sucesivos o simultáneos. Todos estos elementos sirven para organizar y luego desorganizar el entorno urbano, al punto de provocar la irreversible decadencia y degradación de los vecindarios, tal como sucediera con el plan de vivienda de las cercanías de Lyon, en el que la ―tasa de rotación‖ de los habitantes llegó a tal extremo (había gente que se establecía durante un año y luego se mudaba), que contribuyó a la ruina de un lugar que sin embargo a cada uno de sus habitantes le parecía adecuado... 
* * * 
De hecho, desde los cercenamientos originarios, el concepto de límite ha sufrido numerosos cambios en lo que concierne tanto a la fachada como al vecindario que ésta enfrenta. De la empalizada a la pantalla; pasando por los muros de piedra, la frontera-superficie ha registrado innumerables transformaciones perceptibles e imperceptibles, de las cuales la última es proba-blemente la de la interface. Una vez más, debemos encarar la cuestión del acceso a la Ciudad de una manera nueva. Por ejemplo, ¿posee la metrópolis su propia fachada? ¿En qué momento la ciudad nos muestra su rostro? 
La frase ―ir al centro‖, que reemplazó a la del siglo XIX ―ir a la ciudad‖, indica la incertidumbre del encuentro, como si ya no pudiéramos pararnos frente a la ciudad y permaneciéramos por siempre en su interior. Si la metrópolis es todavía un lugar, un sitio geográfico, ya no tiene nada que ver con la oposición clásica campo/ciudad ni con la de centro/periferia. La ciudad ya no está organizada en un estado localizado y axial. Mientras que los suburbios contribuyeron a esta disolución, de hecho la oposición intramural/extramural colapsó con las revoluciones del transporte y el desarrollo de las tecnologías de comunicación y telecomunicaciones. Estas promovieron la fusión de márgenes metropolitanos inconexos en una masa urbana única. 
En efecto, estamos presenciando un momento paradójico en el cual la opacidad de los materiales de construcción se reduce a cero. Con la invención de la edificación con esqueletos de acero, de las paredes cortinas hechas de materiales livianos y transparentes, tales como plásticos y vidrio, reemplazan las fachadas de piedra de igual manera en que el papel de calcar, el acetato y el plexiglás reemplazan la opacidad del papel en la etapa del diseño. 
Por otro lado, con el interface pantallas de computadoras, televisiones y teleconferencias, la superficie de inscripción, hasta ahora exenta de profundidad, se convierte en una suerte de ―distancia‖, una profundidad de campo de un nuevo tipo de representación, una visibilidad sin ningún encuentro cara a cara en la que el vis-à-vis de las antiguas calles desaparece y es eliminado. En esta situación, una diferencia de posición se empaña en fusión y confusión. Privado de límites objetivos, el elemento arquitectónico comienza a derivar y a flotar en un éter electrónico, carente de dimensiones espaciales pero inscripto en la temporalidad singular de una difusión instantánea. De aquí en adelante, la gente no puede ser separada por obstáculos físicos o por distancias temporales. Con el interface de las terminales de computadoras y monitores de video, las distinciones entre ―aquí‖ y ―allí‖ ya no quieren decir nada. 
Esta repentina reversión de las fronteras y las oposiciones introduce en el espacio común cotidiano un elemento que hasta el momento estaba confinado al mundo de los microscopios. No existe plenitud; el espacio no está llenado de materia. En su lugar, una expansión sin límite aparece en la falsa perspectiva de las emisiones lumínicas de las máquinas. De aquí en adelante, la construcción del espacio ocurre al interior de una topología electrónica en la cual el marco de la perspectiva y la trama reticulada de las imágenes numéricas renuevan la división de la propiedad urbana. El antiguo ocultamiento privado/público y la distinción entre el 
hogar y el tráfico son reemplazadas por una sobreexposición en la cual la diferencia entre ―cercano‖ y ―lejano‖ simplemente cesa de existir, así como la diferencia entre ―micro‖ y ―macro‖ se esfumó con el registro del microscopio electrónico. 
La representación de la ciudad moderna ya no puede depender de la apertura ceremonial de las puertas, ni de las procesiones y desfiles rituales que alineaban espectadores a lo largo de calles y avenidas. De ahora en más, la arquitectura urbana tiene que trabajar con la apertura de un nuevo ―espacio-tiempo tecnológico‖. En términos de acceso, la telemática reemplaza a la puerta de entrada. El sonido de las puertas da lugar al martilleo de los bancos de información y a los ritos de pasaje de una cultura técnica cuyo progreso es enmascarado por la inmaterialidad de sus partes y sus redes. En lugar de operar en el espacio de una trama construida socialmente, la grilla de intersecciones y conexiones de los sistemas de autopistas y servicios ocurre ahora en las secuencias de una organización imperceptible del tiempo en la cual la interface hombre/máquina reemplazada las fachadas de los edificios así como las superficies de los lotes de propiedades. 
*** 
Donde una vez la apertura de las puertas de la ciudad anunciaba la progresión alternada de días y noches, ahora despertamos al abrir de persianas y televisores. El día ha sido cambiado. Se ha agregado un día nuevo al día solar de los astrónomos, al día ondulante de las candelas, a la luz eléctrica. Es un falso-día electrónico, y aparece en un calendario de ―conmutaciones‖ informacionales que no tiene en absoluto relación o lo que sea con el tiempo real. El tiempo cronológico e histórico, el tiempo que pasa, es reemplazado por un tiempo que se expone a sí mismo instantáneamente. En la pantalla de la computadora, un período de tiempo se convierte en ―superficie-soporte" de la inscripción. Literalmente, o mejor dicho, cinemáticamente, el tiempo se aplana. Gracias al tubo de rayos catódicos, las dimensiones espaciales se han vuelto inseparables de su velocidad de transmisión. Como una unidad de lugar sin ninguna unidad de tiempo, la Ciudad ha desaparecido en la heterogeneidad de ese régimen comprendido por la temporalidad de las tecnologías avanzadas. La figura urbana ya no se diseña mediante una línea divisoria que separa el aquí del allí. Se ha vuelto, en cambio, una tabla de horarios computarizada. 
Donde una vez se entraba a la ciudad necesariamente a través de una entrada física, ahora se pasa a través de un protocolo audiovisual en que los métodos de recepción y vigilancia han transformado hasta las formas de saludo público y de recibimiento diario. En este sitio de ilusión óptica, en el cual la gente ocupa el transporte y la transmisión de tiempo en vez de habitar el espacio, la inercia tiende a renovar una vieja sedentariedad, que resulta en la persistencia de los asientos urbanos. Con los nuevos medios de comunicación instantáneos, el arribo suplanta a la partida: sin necesariamente partir, todo ―llega‖. 
Hasta una época reciente, la ciudad separaba su población ―intramural‖ de la exterior a las murallas. Hoy, la gente se divide según aspectos de tiempo. Donde una vez una zona ―céntrica‖ entera indicaba un largo período histórico, ahora sólo unos pocos monumentos lo hacen. Además, el nuevo tiempo tecnológico no tiene relación con ningún calendario de eventos ni con alguna memoria colectiva. Es puro tiempo de computadora, y como tal ayuda a construir un presente permanente, una intensidad sin fronteras, sin tiempo, que está destruyendo el ritmo de una sociedad crecientemente degradada. 
¿Qué es un monumento dentro de este régimen? En lugar de un pórtico intrincadamente labrado o un paseo monumental rodeado de suntuosos edificios, ahora tenemos idolatría y monumental espera por el servicio de una máquina. Todo el mundo está ocupado esperando frente a algún aparato de comunicación o telecomunicación, haciendo cola en las estaciones de peaje, examinando los catálogos líderes, durmiendo con las consolas de computadora en sus mesas de luz. Finalmente, la entrada se convierte en un transporte dirigido de vehículos y vectores cuya interrupción crea menos un espacio que una cuenta regresiva, donde el trabajo ocupa el centro del tiempo mientras el tiempo no controlado de las vacaciones y el desempleo conforman una periferia, los suburbios del tiempo, un despeje de actividades donde cada persona se exilia en una vida de privacidad y privación. 
Si, a pesar de los deseos de los arquitectos posmodernos, la ciudad es privada de ahora en adelante de sus puertas de entrada, es porque la muralla urbana ha sido largamente resquebrajada por una infinitud de aperturas y cercados fracturados. Aunque menos evidentes que aquellas de la antigüedad, ellas son igualmente efectivas, represoras y segregadoras. Las ilusiones de la revolución industrial acerca del transporte nos engañaron tanto como al progreso supuestamente ilimitado. La administración industrial del tiempo ha compensado imperceptiblemente la pérdida de la territorialidad rural. En el siglo diecinueve, el intercambio campo/ciudad vació al espacio agrario de su sustancia cultural y social. A fines del siglo veinte, el espacio urbano pierde su realidad geopolítica en beneficio exclusivo de los sistemas de deportación instantánea cuya intensidad tecnológica trastorna incesantemente todas nuestras estructuras sociales. Estos sistemas incluyen la deportación de gente en el redespliegue de los modos de producción, el destierro de la atención, de los encuentros humanos cara a cara y urbanos vis-à-vis a nivel de la interacción hombre/máquina. En efecto, todo esto participa de un nuevo tipo de concentración transnacional ―post-urbana‖, como lo indica una serie de eventos recientes. 
A pesar del aumento del costo de la energía, las clases medias norteamericanas están eva-cuando las ciudades del este. Siguiendo la transformación de las ciudades interiores en ghettos y barrios bajos, somos testigos ahora del deterioro de las ciudades como centros regionales. Desde Washington a Chicago, de Boston a Saint Louis, los grandes centros urbanos están encogiéndose. Al borde de la bancarrota, la ciudad de Nueva York perdió en los últimos diez años el diez por ciento de su población. Mientras tanto, Detroit perdió el veinte por ciento de sus habitantes, Cleveland el veintitrés por ciento, Saint Louis el veintisiete por cientoYa mismo, barrios enteros se han convertido en pueblos fantasmas. 
Estos presagios de una inminente desurbanización "post-industrial" prometen un éxodo que afectará a todos los países desarrollados. Predicha para los próximos cuarenta años, esta des-regulación de la administración del espacio proviene de la ilusión económica y política sobre la posible persistencia de sitios construidos en la era del manejo automotriz del tiempo, y en la época del desarrollo de las tecnologías audiovisuales de persistencia retinal. 
*** 
"Cada superficie es una interface entre dos ambientes que es regida por una constante actividad que asume la forma de un intercambio entre dos sustancias puesta en contacto una con otra." 
Esta nueva definición científica de superficie demuestra la contaminación que actualmente está trabajando: el "confín, o la superficie limítrofe" se ha convertido en una membrana osmótica, tal cual una almohadilla de tinta. Aún si esta última definición es más rigurosa que las anteriores, señala un cambio en el concepto de limitación. La limitación del espacio ha devenido conmutación; la separación radical, el cruce necesario, el tránsito de una actividad constante, la actividad de los intercambios incesantes, la transferencia entre dos ambientes y dos sustancias. Lo que antes constituía el límite de un material, su "término", su "fin", se ha vuelto un adelante, la apariencia de las superficies encubre una transparencia secreta, un espesor sin espesura, un volumen sin voluminosidad, una cantidad imperceptible. 
Si esta situación corresponde a la realidad física de lo infinitamente pequeño, también corresponde a lo infinitamente grande. Cuando lo que era visiblemente nada se transforma en "algo", la distancia más grande ya no excluye la percepción. La expansión geofísica más grande se contrae a medida que se vuelve más concentrada. En la interface de la pantalla, todo es siempre ya allí, ofrecido a la vista en la inmediatez de una transmisión instantánea. En 1980, por ejemplo, cuando Ted Turner decidió fundar Cable New Network como una emisora de noticias 24 horas en vivo, transformó el espacio de vida de sus suscriptores en una especie de estudio de transmisión global de eventos mundiales. 
Gracias a los satélites, el vidrio de rayos catódicos lleva a cada vidente la luz de otro día y la presencia del lugar antípoda. Si el espacio es lo que impide que todas las cosas ocupen el 
mismo lugar, esta prisión repentina trae todas las cosas precisamente a ese "lugar", ese lugar que no tiene localización. El agotamiento del relieve físico, o natural, y de todas las distancias temporales "enchufa" toda localización y toda posición. Al igual que los acontecimientos televisados en vivo, los lugares se vuelven intercambiables a voluntad. 
La instantaneidad de la ubicuidad conduce a la atopía de una interface singular. Luego de las distancias espaciales y temporales, la distancia de velocidad destruye la noción de dimensión física. La velocidad súbitamente se convierte en una dimensión primordial que desafía todas las medidas temporales y físicas. Este borramiento radical es equivalente a una inercia momentánea en el medio ambiente. La vieja aglomeración desaparece dentro de la intensa aceleración de las telecomunicaciones, de modo de dar lugar a un nuevo tipo de concentración: la concentración de una domiciliación sin domicilios en la cual los límites de una propiedad, paredes y cercas ya no significan el obstáculo físico permanente. En vez de ello, ahora constituyen una interrupción de una emisión o de una zona de sombra electrónica que repite el juego de la luz del día y la sombra de los edificios. 
Una extraña topología se oculta en la obviedad de las imágenes televisadas. Los planes arquitecturales son desplazados por los planes secuenciales de un montaje invisible. Donde el espacio geográfico alguna vez fue dispuesto de acuerdo a la geometría de un aparato de armazones rurales o urbanos, el tiempo ahora se organiza de acuerdo a las fragmentaciones imperceptibles de los lapsos de tiempo técnico, en los cuales el corte, como las interrupciones momentáneas, reemplaza a las desapariciones duraderas, el "programa guía" reemplaza a una cerca con cadenas eslabonadas, de la misma manera en que los horarios de ferrocarril alguna vez reemplazaron a los almanaques. 
"La cámara ha llegado a ser nuestro mejor inspector", declaró John F. Kennedy, poco antes de ser asesinado en una calle de Dallas. Efectivamente, la cámara nos permite participar en acontecimientos políticos y ópticos. Consideren, por ejemplo, el fenómeno de irrupción por el cual la ciudad se permite a sí misma ser vista enteramente, o el fenómeno de difracción por el cual su imagen reverbera más allá de la atmósfera hacia los confines más alejados del espacio, mientras el endoscopio y el scanner nos conceden ver los confines más lejanos de la vida. 
Esta sobreexposición atrae nuestra atención al punto en que ofrece un mundo sin antípodas y sin aspectos ocultos, un mundo en el cual la opacidad es sólo un interludio momentáneo. Noten ustedes el modo en que la ilusión de la proximidad apenas perdura. Donde una vez la polis inauguró un teatro político, con su ágora y su forum, ahora sólo hay una pantalla de rayos catódicos, donde las sombras y los espectros de un baile comunitario se mezclan con sus procesos de desaparición, donde el cinematismo transmite la última aparición del urbanismo, la última imagen de un urbanismo sin urbanidad. Allí es donde el tacto y el contacto dan lugar al impacto televisual. Mientras la teleconferencia nos permite conferenciar a larga distancia con las ventajas que se derivan de la ausencia de desplazamiento, la telenegociación inversamente nos deja espacio para la producción de distancia en las discusiones, aún cuando los miembros de la conversación están cerca unos de otros. Esto es un poco parecido a esos sátiros telefónicos para quienes el receptor incita vuelos de fantasía verbal gracias al anonimato de una agresividad por control remoto. 
*** 
¿Arquitectura o post-arquitectura? En los últimos tiempos, el debate intelectual que rodea a la modernidad parece ser parte de un fenómeno de irrealización que involucra, en forma simultánea, disciplinas de expresión, modos de representación y modos de comunicación. La actual ola de explosivos debates en el interior de los medios de comunicación respecto de los actos políticos específicos y su comunicación social ahora también incluye a la expresión arquitectónica, la que no puede ser excluida de los sistemas de comunicación, en la medida en que sufre directa o indirectamente la radiación de varios "medios de comunicación" tales como el automóvil o los sistemas audiovisuales. 
Básicamente, junto a las técnicas de construcción siempre existe la construcción de técnicas, esa colección de mutaciones espacio-temporales que en forma constante reorganizan tanto el mundo de la experiencia cotidiana como las representaciones estéticas de la vida contemporánea. El espacio construido, entonces, es más que el mero hormigón y los materiales con los que se construyen estructuras, la permanencia de elementos y la arquitectura de: detalles urbanísticos. Ese espacio también existe en tanto la repentina proliferación y la multiplicación incesante de efectos especiales que, junto a la conciencia del tiempo y de las distancias, afecta la percepción del entorno. 
Esta desregulación de distintos ambientes es también topológica al punto de que –en vez de construir un caos perceptible y visible, tal como el de los procesos de degradación o destrucción implicados en los accidentes, el envejecimiento y la guerra— construye en forma inversa y paradójica un orden imperceptible, que es invisible pero tan práctico como la mampostería o el sistema público de autopistas. Probablemente, la esencia de aquello que insistimos en llamar urbanismo se compone/descompone de estos sistemas de transferencia, tránsito y transmisión, estas redes de transporte y transmigración cuya configuración inmaterial reitera la organización catastral y la construcción de monumentos. 
Si es que existen hoy en día monumentos de algún tipo, ciertamente no son del orden de lo visible, a pesar del retorcimiento y las vueltas del exceso arquitectónico. Ya no son más parte del orden de las apariencias perceptibles ni de la estética de la aparición de volúmenes reunidos bajo el sol; esta desproporción monumental reside ahora en el interior de la oscura luminiscencia de las consolas, terminales y otros aparejos electrónicos. La arquitectura es más que un conjunto de técnicas diseñadas para resguardarnos de la tormenta. Es un instrumento de medición, la suma total de un saber que, contendiendo con el entorno natural, es capaz de organizar el espacio y el tiempo de una sociedad. Esta capacidad geodésica de definir una unidad de tiempo y espacio para todas las acciones entra ahora en conflicto directo con las capacidades estructurales de los medios de comunicación de masas. 
Se confrontan así dos procedimientos. El primero es fundamentalmente material, construido por elementos físicos, paredes, umbrales y pisos, todos ellos con localización precisa. El otro es inmaterial y por tanto sus representaciones, imágenes y mensajes no comportan localiza-ción ni estabilidad, puesto que son los vectores de una expresión momentánea, instantánea, con toda la manipulación de sentidos y la información errónea que ello presupone. 
El primero es arquitectónico y urbanístico en cuanto organiza y construye espacios geográficos y políticos durables. El segundo acomoda y desacomoda en forma azarosa el espacio-tiempo, el continuum de las sociedades. La cuestión aquí no es proponer un juicio maniqueo que oponga lo físico a lo metafísico, sino más bien intentar asir el estatuto de la arquitectura contemporánea, en particular urbana, en el marco del desconcertante concierto de las tecnologías avanzadas. Si lo arquitectónico se desarrolló con el surgimiento de la Ciudad y el descubrimiento y colonización de nuevas tierras, desde la finalización de la conquista la arquitectura, al igual que las grandes ciudades, ha declinado con rapidez. Al tiempo que continuó invirtiendo en equipo técnico interno, la arquitectura sufrió en forma progresiva un proceso de introversión, llegando a ser una especie de galería de maquinarias, un museo de ciencias y tecnologías, tecnologías derivadas del maquinismo industrial, de la revolución de los transportes y de la así llamada "conquista del espacio". De allí que tenga sentido pensar que, cuando debatimos en el presente acerca de las tecnologías del espacio, no nos estamos refiriendo a la arquitectura sino más bien a la técnica que nos arroja hacia el espacio exterior. 
Todo esto ocurre como si la arquitectura fuera meramente una tecnología subsidiaria, sobrepasada por otras tecnologías que producen un desplazamiento acelerado y una proyección sideral. En realidad, se trata de la naturaleza del hecho arquitectónico, de la función telúrica del reino de lo contruido y de las relaciones entre una cierta cultura tecnológica y la Tierra. El desarrollo de la Ciudad, en tanto reservorio de tecnologías clásicas, ha contribuido a la proliferación de la arquitectura a través de su proyección en todas las direcciones espaciales, incluyendo la concentración demográfica y la extrema densidad vertical del medio urbano, en oposición directa al modelo rural. Las tecnologías avanzadas 
prolongaron aún más este "avance", a partir de la expansión irreflexiva y englobante de lo arquitectónico, en especial con el desarrollo de los medios de transporte. 
En este momento, las tecnologías de vanguardia derivadas de la conquista militar del espacio, ya están poniendo a los hogares, y quizá mañana a la Ciudad misma, en órbita planetaria. Con satélites habitados, lanzamientos espaciales y estaciones que semejan laboratorios flotantes de investigación e industria de alta tecnología, la arquitectura está volando alto, lo que implica curiosas repercusiones para el destino de las sociedades post-industriales, en las cuales los marcadores culturales tienden a desaparecer en forma progresiva, junto al declive de las artes y la lenta regresión de las tecnologías primarias. 
¿Es que la arquitectura urbana se está volviendo una tecnología fuera de moda, como le sucedió a la agricultura extensiva, de donde provino la debacle de la megalópolis? ¿Se va a convertir la arquitectura simplemente en una más de las formas decadentes de dominar la Tierra, con resultados como la explotación sin control de los recursos primarios? ¿No ha sido la merma en el 
número de las grandes ciudades el tropo para el declive industrial, forzando el desempleo y simbolizando el fracaso del materialismo científico? 
El recurso a la Historia propuesto por los expertos del postmodernismo es un truco barato que les permite evitar la cuestión del Tiempo, el régimen de temporalidad trans-histórica derivado de los ecosistemas tecnológicos. Si es que existe una crisis hoy en día, es una crisis de refe-rencias éticas y estéticas, la falta de habilidad para ponerse de acuerdo con los hechos en un entorno donde las apariencias están contra nosotros. Con el desequilibro creciente entre infor-mación directa e indirecta que surge del desarrollo de los diversos medios de comunicación, y su tendencia a privilegiar información mediada en detrimento del sentido, parece que el efecto de realidad reemplaza a la realidad inmediata. La crisis de los grandes relatos de Lyotard traiciona el efecto de las nuevas tecnologías, poniendo el acento, de allí en adelante, en los medios más que en los fines. 
La crisis de la conceptualización de la dimensión se convierte en crisis de la totalidad. 
En otras palabras, el espacio sustancial y homogéneo derivado de la geometría griega clásica da paso a un espacio accidental y heterogéneo en el que las secciones y las fracciones termi-nan siendo una vez más esenciales. Así como el suelo sufrió la mecanización de la agricultura, la topografía urbana siempre ha pagado el precio de la atomización y la desintegración de las superficies y de las referencias que llevan hacia todo tipo de transmigraciones y transformacio-nes. Esta súbita explosión de las formas de la totalidad, esta destrucción de las propiedades de lo individual por la industrialización, se percibe menos en el espacio de la ciudad —a pesar de la disolución de los suburbios— que en el tiempo -entendido como percepción secuencial— de las apariencias urbanas. De hecho, la transparencia hace mucho ha suplantado a las apariencias. Desde comienzos del siglo veinte, la clásica profundidad de campo ha sido revitalizada por la profundidad de tiempo de las tecnologías avanzadas. Tanto el film como la industria aeronáutica despegaron apenas después que la tierra fuera surcada por los grandes bulevares. Los desfiles en el Boulevard Haussmann dieron paso al invento de la fotografía en movimiento acelerado de los hermanos Lumière; las explanadas de Les Invalides dieron paso a la invalidación del mapa urbano. La pantalla de pronto tomó el lugar de la plaza pública, y fue encrucijada de todos los medios masivos. 
De la estética de la apariencia de una imagen estable —presente en tanto aspecto de su naturaleza estática— a la estética de la desaparición de una imagen inestable —presente en su vuelo de escape cinemático y cinematográfico— hemos sido testigos de una transmutación de las representaciones. La emergencia de formas como volúmenes destinados a persistir tanto como sus materiales se lo permitiesen, ha dado paso a imágenes cuya duración es sólo retinal. Así, más que la Las Vegas de Venturi, es Hollywood quien detenta el saber urbanístico ya que, después de las ciudades-teatro de la Antigüedad y del Renacimiento italiano, fue Hollywond la primera Cinecittà, la ciudad del cine viviente donde los decorados y la realidad, las listas de contribuyentes y los guiones de cine, la vida y la muerte en vida se fundieron y mezclaron en delirio. 
Aquí más que en ninguna otra parte las tecnologías avanzadas se combinaron para formar un espacio-tiempo sintético. 
Babiliona de la de-formación, zona industrial de la vanidad, Hollywood fue construida, vecindario a vecindario, cuadra a cuadra, sobre el resplandor de las apariencias, el éxito de los 
trucos de prestidigitación, el surgimiento de producciones épicas como las de D.W. Griffith, a la espera siempre de las urbanizaciones megalomaníacas de Disneyland, Disney World y Epcot Center. Cuando Francis Ford Coppola, en One From the Heart, incrustó electrónicamente a sus actores dentro de una Las Vegas de tamaño real construida en los estudios Zoetrope de Hollywond (sólo porque el director quería que la ciudad se adaptara a su plan de filmación y no al revés), venció a Venturi, no por demostrar la ambigüedad de la arquitectura contemporánea, sino por exhibir la índole "espectral" de la ciudad y de sus habitantes. 
La utópica "arquitectura en papel" de los '60 se enfrentó a los efectos especiales del video electrónico de Harryhausen y Tumbull en el preciso momento en que las pantallas de computadora irrumpieron en los estudios de arquitectura. "El video no significa: yo veo; significa: yo vuelo", según palabras de Nam June Paik. Con esta tecnología, la "vista aérea" ya no involucra alturas teóricas en escala. Se ha convertido en una interfaz opto-electrónica que opera en el tiempo real, con todo lo que ello implica para la redefinición de la imagen. Si la aviación —que apareció el mismo año que la cinematografía— implicaba una revisión del punto de vista y una mutación radical de nuestra percepción del mundo, las tecnologías infográficas forzarán asimismo un reacomodamiento de la realidad y sus representaciones. Ya podemos ver esto en " Tactical Mapping Systems", un videodisco producido por la Agencia de Proyectos de Investigación Avanzada del Departamento de Defensa de los Estados Unidos. Este sistema ofrece una vista constante de Aspen, Colorado, acelerando o desacelerando la velocidad de 54.000 imágenes, cambiando la dirección o las estaciones del año con la misma facilidad con la que cambiamos de canal de televisión, convirtiendo a la ciudad en una especie de galería de tiro en la que las funciones de la vista y del armamento se confunden entre sí. 
Si una vez la arquitectura se definió a sí misma en función de la geología, en función de la tectónica de los relieves naturales, con sus pirámides, torres y demás mañas neo-góticas, en el presente se define en función del estado de las artes tecnológicas, cuyas vertiginosas proezas nos exilian del horizonte terrestre. 
La metrópolis actual, neo-geológica, como el "Monument Valley" de alguna era pseudolítica, es un paisaje fantasmal, el fósil de sociedades pasadas cuyas tecnologías estaban íntimamente ligadas a la transformación visible de la materia, un proyecto del que las ciencias se han apartado en forma creciente. 
Sobreexposición: fenómeno que consiste en aplicarle al negativo fotográfico más luz de lo indicado, para que al revelarlo se obtenga una luminosidad más allá de lo normal. 



1 commento:

  1. W.M.:'The divided city is handled excellently in an brilliant English novel by China Mièville, 'The City and the City'. Highly recommended.'

    RispondiElimina